Dimanche 1er mai 2016 à 14:53
Agressée par le moindre son, je me sens dévorée et peu à peu devenir liquide.
Impuissante devant mon propre rejet au monde, ma mauvaise humeur se nourrit d'elle même.
Je voudrais retrouver une grotte silencieuse et douce,
Les pas rageurs du voisin du dessus résonnent sur mes tempes,
Les basses trop fortes de la télévision, en dessous, me donnent la nausée,
Mon frère grommèle et l’ordinateur ne cesse de faire du bruit.
Je voudrais,
Faire entrer de l’air dans mon esprit.
Mardi 1er mars 2016 à 13:08
D'un coup, nous sommes ramenés à nous, à travers la reviviscence brutale et intense d'une émotion passée. Le sentiment y est entier, placé dans l'étui pourtant lointain de la personne que nous étions alors. Puis, vivace, émerge la douleur d'un arrachement puisque le bonheur y est tout de suite à nouveau lointain et immédiatement terni par les souvenirs que la marée amène avec lui. Demeure pourtant la certitude d'avoir été heureuse. Je sens mon cœur qui se contracte, pendant que la voix dans mes oreilles murmure au revoir, inlassablement. Demeure l'émotion intacte de l'excitation puissante et sans peur d'il y a des années, pourtant contenue dans ce chant qui ne fait que répéter "sayonara". Comme si, au commencement même de ce bonheur là, était caché le chant nostalgique de sa fin, où je me trouve maintenant. Je sens cette partie de moi soudain réveillée s'éloigner à nouveau. Je n'ai pas envie de la retenir. Le bruit du métro reprend ses droits. Et je m'arrête lentement pour laisser défiler les lignes de voitures noires. La bruine, la nuit, ce quartier de Paris où habite mon amour. Tout cela renaît à moi sous une nouvelle couleur et la musique passe, changée elle aussi.
Paris devient une fresque inachevée où viennent se peindre mes émotions à même la pierre, à même le ciel, à même les rues, où la vie s'y déroule en surprises. J'habite désormais Paris, c'est-à-dire que la ville abrite désormais, en silence, des espaces de moi. Je suis dispersée dans Paris, comme autant de recueils d'enthousiasme, de désespoir et de nostalgie parsemés. Je me rencontre parfois, au détour d'un faux-hasard. Un ancien visage, une émotion enfouie, ou bien est ce la sensation diffuse qu'apporte un endroit connu. "On oublie jamais les gens que l'on a rencontré, on a parfois du mal à s'en souvenir".
Paris devient cet album éparpillé, si immense et diffus, où je vois parfois éclore des instants de ce que je fus, perdus en moi.
Mardi 2 février 2016 à 18:17
Enveloppe-moi, dans quelque chose de grand, un rêve qu’on aurait bâti sans aucun sens. Un rêve qui serait un geste et l’expression de notre candeur au monde. Enveloppe moi, je t’en supplie, dans la clarté de tes espoirs, ceux qui luisent et que tu verses au creux de ma bouche. Les racines s’amoncellent, portant tant de poussières et de fissures à venir. J’ai peur, que mes membres s’engourdissent encore, dans la force annihilant de ma pensée. Des milliers de murmures qui se griffonnent dans ma tête. J’aurais voulu les tordre et les chanter. Les échos lointains.
Tu te souviens, souvent,tu trouves sur mon corps des bleus, dont je ne me rappelle même plus d’où ils viennent. Je ne me rappelle pas. Il y a pourtant cette trace violette et étrange à la surface de ma peau. Parfois, c’est inexplicablement placé : à l’intérieur de mon genou, à l’orée de mon sein. Qui donc peut se frapper ainsi la poitrine et ne pas s’en souvenir ? Un bleu si fort qu’il jouait de toutes les couleurs au cours des jours. Je ne me rappelle pas. Juste à le découvrir.
Cette même poitrine, je la sens bouger, au rythme de ma respiration, la nuit, quand je suis assez rassurée pour écouter autour de moi les alentours silencieux et ta présence.
Sometimes, everything is probaly lost
And we can’t really imagine another way
Another to recover theses memories
Trapped in the south, deep south of our mind,
I don’t know what to say, to those who have lost their precious time in the waves of loneliness. I am one of these, blind, trapped in the pure sentiment of sadness. In these days of wandering, I see trembling lights but often illusions of sun.
Comme coincée dans mon sommeil, je redécouvre la terreur du matin. Je ne me réveille pas, emprisonnée derrière mes paupières et mon corps de plâtre. Une sorte de conscience et ma réflexion toujours courante, je sais que je dois être en train de rêver. J’essaie de me frapper le visage pour réveiller mon corps et je supplie n’importe quel bruit de venir délivrer cette chose inerte et mon esprit qui hurle. J’ai beau dompter la peur d’être à jamais enfermée, le désir de m’enfuir est si fort. Parfois, je me réveille enfin, mais le sommeil me tire encore à lui, et j’ai l’impression d’être trahie par lui, à peine remise de mon combat, je dois maintenant lutter contre mon corps qui me rappelle à l’inertie. Je finis par secouer la tête ou à m’imaginer que je crie, et je sors du lit brutalement, ou bien j’amène mon portable devant mes yeux comme réveiller l’ensemble de mes yeux.
Lundi 1er février 2016 à 22:49
Quelque chose
Comme l'échappée de mes lignes
Dimanche 25 octobre 2015 à 20:04
Elle me tendait un paquet de feuilles, en souriant. Débarquée de nulle part, elle était là, devant la porte de l'appartement. Ses cheveux noirs étaient un peu trop longs, un peu abîmé mais elle souriait franchement. "C'est pour toi, me dit-elle, c'est un manuscrit." Je restais immobile, j'avais l'impression que mon coeur allait se briser. Je n'avais conservé sur aucun souvenir, sur aucune photo, quelque chose de ce souvenir là. Je me surprenais à me demander si c'était vraiment elle, si ce sourire-là était vrai. Elle ne bougeait pas, ne semblait pas être irritée par mon silence ou mon inaction. Elle restait, avec son livre de feuilles reliées dans les mains. Elle me regardait puis inspectait du regard le palier de l'appartement.
"Un manuscrit de quoi ?" Ai-je fini par formuler, maladroitement.
D'un coup, son regard se fixa de nouveau sur moi "c'est un roman". Elle avait répondu vite mais clairement. J'étais à nouveau sonnée, incapable de reprendre mes esprits. Quelque chose de moi tourbillonnait vite, à manger du temps et des faits pour essayer de comprendre, mais grandissait l'envie intense de pleurer. Je ne savais que répondre à cette image de moi qui me souriait avec confiance, venait frapper à ma porte pour me confier quelque chose. Des images, des milliers d'images où je tentais de retrouver cette personne en face de moi. Des sentiments, pourtant qui venaient peu à peu m'envahir. Une tristesse venue du fond des eaux. Elle me regardait sans s’agacer, et j'avais l'impression qu'elle n'existait pas, qu'elle ne rentrait dans aucune cohérence de mes souvenirs, de mes vécues les plus intimes, qu'elle n'était pas une mais un milliers de nuances de moi, venues me rencontrer, sur le palier de appartement, un jour d'octobre. Ces sentiments mêlés avaient pourtant pris l'apparence de celle que j'étais à 14-15 ans, au cœur des tumultes. Elle se présentait avec ce tas de feuilles, soigneusement reliées, j'ai toujours été très soigneuse pour ce genre de chose. Il était tôt dans la matinée, et je reconnaissais bien ses yeux foncés, mes cheveux trop longs, cette allure un peu affaissée. Je ne reconnaissais plus ce sourire là, je me souvenais pourtant d'un élan toujours là. Je me souvenais pourtant d'une forme de rage.
"Tu ne le prends pas?" me dit-elle soudain. Son regard était amusé, un peu fière d'elle de la surprise, qu'à chacun de ses mots, elle croisait dans mon regard.
"Bien sûr que je le prends", répondis-je. Je ne tendais néanmoins pas la main.
"C'est le manuscrit, c'est pour toi", elle fixait mes yeux, elle me tendait le livre, et je sentais émaner d'elle une bienveillance sans limite.
Je le pris, je jetais un œil mais je n'arrivais pas à distinguer de titre sur la première feuille. Je soupirais profondément, je refermais là porte. Le palier était vide et sans odeur. Dans le lit, G. dormait encore, je vins me coller contre lui, mes pieds étaient si froids.
Mercredi 23 septembre 2015 à 12:20
J'ai beau savoir que chaque histoire se raconte à sa façon,
J'ai beau savoir que je reste abîmée et que ce chemin-là, face au vent, n'est pas fini,
J'aimerais pouvoir m'abandonner, et laisser naître, intensément, l'infinie douceur que je sens au creux de moi. J'aimerais m'apprivoiser enfin et me laisser envahir. Il y a toutes ces crevasses au fond de moi, desquelles j'entend, au loin, les échos de cette heureuse tempête. Il est dur, parfois, de se sentir au deuxième plan de l'on ressent soi-même.
Pourtant, ce quelque chose de profond, je le sens, il s'écoule en moi et je suis. Je suis avec toi.
Mercredi 9 septembre 2015 à 15:09
Et si ... Paris était gris, Paris était la porte ouverte au négatif. Washington était le moment, New-york le mouvement heureux et Paris est gris. Paris est l'assaut des doutes. Il s'agit d'un retours aux cadres (intérieurs - ces obligations qu'on se donnent) (professionnel - le retour au système dans son milieu naturel et ses errances) (social - maintenant il faut être socialement plus clair, fini les brouillages des ambassades et l'insouciance des vacances-stagiairantes).
Le retour de quelque chose de négatif qui bouffe tout, jugements, perdition. Entre le moi social (en route), le moi profond (perdu en route), le moi de l'instant (amaré à la bienvellance), le moi militant (bouillonant), il y a l'impression d'un éparpillement retrouvé et étouffant. Ainsi le besoin de trouver des instants concrètement pleins à se mettre sous la dent (j'ai faim), de produire des petits choses en écrire (j'ai faim, j'ai peur), de penser à sauvegarder des bonheurs miniscules (comme l'impression d'un retour). D'un coup, le retour à la réalité dans ce qu'elle a d'inconfortable, dans les dissensions, les doutes, les vides qui me ponctuent.
Alors renaît l'impression de "je suis celle qui, toujours, réussi à faire ce qu'on attend de moi, mais qui ne sait pas ce qu'elle aime, réellement, faire". Sur mon curriculum vitae , il y a marqué "faculté d'adaptations" (directement et indirectement), il pourrait aussi y avoir, et il y a "réfléchit très vite". Je sais faire, je sais comprendre. Les premiers instants sont importants pour moi, je saisis mon sujet, appose les nouveaux jalons qui me sont donnés. Je sens ensuite l'atmosphère du lieu de travail. Et j'ai compris. Je travaille. Je suis fiable. Je suis parfois même intéressante. Mais je m'en fous. Ce n'est pas inintéressant, mon esprit n'est pas inintéressé, il regarde de loin, opinine, tourbillonne et travaille ce qu'il faut (juste ce qu'il faut).
Ensuite, quel impact sur la société de ce que je fais (le contenu de mon travail) et de ce que je suis (en tant que bourgeoise en puissance) ? Ensuite, quelle sécurité pour moi (les conditions matérielles a priori d'un esprit libre, celui qui n'est pas toujours à compter ses tickets restaurants, à ne pas oser consulter son compte (en tant que pas encore bourgeoise du tout, en tant qu'étudiante dans une ville riche)) ? Mais qu'est-ce que je recherche ? Les injonctions personnelles sont contradictoires, aussi bien que les injonctions sociales. Et il y a pas, ce qui pourrait être, la transcendance (ou la révélation) d'une vocation, ou d'une intérêt profond.
Pourtant, cet été, j'étais bien. Quand J. m'a vu il a sourit très fort. La question est claire : qu'est-ce qui nourrit ? La question est alors: en dehors de l'exception qui n'est que par ce qu'il y a bien un rythme à briser, qu'est ce qui me nourrit ?
Est-ce la France ? (De Nantes, il y a eu Paris, immensité vivante, peut-être qu'il faut autre chose ? Mais, est-ce une fuite ou la réponse à un besoin profond?).
Qu'est-ce qui me nourrit et qu'est ce que j'attend ?
Qu'est ce qui calmerait mon esprit qui dévore et recrache ?
Qu'est ce qui me ferait m'abandonner aux choses ?
Ou bien, il s'agit d'un raidissement soudain, écho maladroit mais passageur d'un retour aux normes, aux cadres (phobie tissée après les trois ans de "classe préparatoire").
Je cherche des pistes partout, en urgence, comme si une panique venait me prendre d'assaut. Je vais me calmer dans les bras de G. (il m'apaise. il n'est pas mon miroir, il n'est pas les réponses, mais il me nourrit de sa présence, il m'apaise). Je vais me calmer. Mais il faut rassurer la tempête, prendre dans mes bras, longtemps, mon être entier, et le nourrir encore, de choses auxquels il croit.
Parfois, ce qui m'apaise c'est ranger, parfois ce qui m'apaise c'est produire (extérioriser dans quelque chose de palpable, en ce sens, le rangement aussi c'est palpable), parfois ce qui m'apaise c'est l'art ou plus spécifiquement parfois c'est la fiction (j'ai toujours peur de la fuite, mais), parfois ce qui m'apaise c'est marcher longtemps, parfois ce qui m'apaise c'est écrire.
Coincée, la peur d'être coincée (par le plus visible et le plus invisible).
Lundi 6 juillet 2015 à 22:17
Dimanche 28 juin 2015 à 6:27
J'aurais envie de m'abandonner à quelque chose d'entier. Oui, l'amour aide, tu l'as dit toi même.
Moi non plus, je ne crois pas aux prises de conscience, par j'envisage mieux, en ces moments de grands écarts, les limites de ma rationalité
Je crois plus aux déclics, qui viennent une fois le chemin parcouru (et c'est toujours si long, si lié à l'entièreté d'une personne), le moment où vient émerger à la surface la tempête longuement pressentie, réfléchie et conscientisée depuis des années mais j'avais entièrement vécue et assimilée.
C'est comme une résonnance, d'une coup beaucoup plus claire, tellement au dedans de nous, qu'on pourrait s'y croire au-delà.
Si mon esprit semble s'approprier avec une vitesse dévorante les logiques des schemes sociaux, si mon esprit sait tracer des lignes et des raisons au coeur des évènements nus, il m'apparait parfois avec la violence d'un couteau. Je me sens me détacher de cette puissance, de cette forme de lucidité. Et c'est une part de moi qui me force à attendre, qui ne veut pas s'abandonner. Je cale et j'ai peur. Je n'ai pas confiance, ni en moi, ni en les autres, ni en ce mouvement qui va vers l'avant. Mon esprit peut l'appréhender, mes sentiments se retirent. La marée est si loin du mouvement de la Lune.
Lundi 15 juin 2015 à 17:59
L'âme adore nager.
Pour nager on s'étend sur le ventre. L'âme se déboîte et s'en va. Elle s'en va en nageant. (Si votre âme s'en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l'âme partira avec une démarche et une forme différentes c'est ce que j'établirai plus tard.)
On parle souvent de voler. Ce n'est pas ça. C'est nager qu'elle fait. Et elle nage comme les serpents et les anguilles, jamais autrement.
Quantité de personnes ont ainsi une âme qui adore nager. On les appelle vulgairement des paresseux. Quand l'âme quitte le corps par le ventre pour nager, il se produit une telle libération de je ne sais quoi, c'est un abandon, une jouissance, un relâchement si intime.
L'âme s'en va nager dans la cage de l'escalier ou dans la rue suivant la timidité ou l'audace de l'homme, car toujours elle garde un fil d'elle à lui, et si ce fil se rompait (il est parfois très ténu, mais c'est une force effroyable qu'il faudrait pour rompre le fil), ce serait terrible pour eux (pour elle et pour lui).
Quand donc elle se trouve occupée à nager au loin, par ce simple fil qui lie l'homme à l'âme s'écoulent des volumes et des volumes d'une sorte de matière spirituelle, comme de la boue, comme du mercure, ou comme un gaz - jouissance sans fin.
C'est pourquoi le paresseux est indécrottable. Il ne changera jamais. C'est pourquoi aussi la paresse est la mère de tous les vices. Car qu'est-ce qui est plus égoïste que la paresse ?
Elle a des fondements que l'orgueil n'a pas.
Mais les gens s'acharnent sur les paresseux.
Tandis qu'ils sont couchés, on les frappe, on leur jette de l'eau fraîche sur la tête, ils doivent vivement ramener leur âme. Ils vous regardent alors avec ce regard de haine, que l'on connaît bien, et qui se voit surtout chez les enfants.
Mercredi 3 juin 2015 à 4:42
Je suis à l'autre bout du monde, emportée.
Au bord d'une journée infinie (les heures sont tellement floues)
C'est pourtant si rare que les matins m'accueillent
Et que les soirs s'emmêlent en sommeil
Quand je retrouverai ma voix, je te dirai
Quand mon coeur lentement renoué
Quand, je te le dirai
Et les accents de lyrisme ne seront plus qui croire
Je suis une poussière chevrotante, illuminée et-bahie
Il faudrait pouvoir renoncer à scinder, à tomber au bout d'une ligne, à sauter vers l'avant et plonger dans la mer blanche du rythme qui ne se déroule pas. Pour pouvoir écrire un roman, pour pouvoir narrer encore et dans la profondeur des interstices, distiller, distiller, et envahir. Mon amour! Et ma joie! Ma tristesse! Peut être moi! Distiller, distiller et voir, les miettes au fond de l'argile. Ailée, et je m'estimerai heureuse.
L'émotion me secoue de toutes parts, mais à quel point est-ce factice?
Dans l'aube qui me traverse, je cherche du bout des doigts des traces de sens, des incantations retrouvées et des nouvelles des parties de moi disparues. Dans l'aube qui me traverse, j'entends le réveil de ce qui s'est tue, j'entends l'après-guerre et le silence du temps. Eparpillée. L'air me pénètre les tempes et le soleil croit. Je n'irai pas me plaindre de m'avoir vu tomber, les temps étaient si difficile. Et comme un autre combat à mener, il reste à battre la campagne. Dans un soupir. Et comme l'errance n'est pas finie, à supporter la faim, à continuer l'oubli. Il faut repartir. Un départ en creuse un autre, tu vois. Et il n'est jamais l'heure de fermer la première porte.
J'ai envie de discuter avec J. J'ai les paupières qui brulent (les heures décalées frappent à la porte). J'ai envie d'inspiration. J'ai faim de la nuit.
Il y a dehors, les crapauds qui hurlent en attendant les pluies, l'averse et le tambourinement de l'eau.
Le baton de pluie glisse à mon oreille, pour s'enfuir à mes yeux.
Tu ne pleureras pas.
Tu es éclose, déjà.
Et tellement peureuse,
Encore blessée (on ne guérira pas, tu le sais)
Encore saignée
J'enveloppe tout de filtres, je coupe les fils (pour mieux les contrôler, tu vois tu vois)
Ces chants, au loin, étouffés, éclairent pourtant,
Quelque chose de mon être.
Frisson
Je veux retrouver le contact du rêve,
La fine cascade qui se glisse
La musique
Lundi 27 avril 2015 à 23:21
Les villes te pressent, comme mon corps en dessous de moi, qui tambourine, qui tambourine. Le soleil m'éblouit et me brule un peu, je tends le bras pour attraper sa lumière, et les rayons qui viennent glisser sur ma main. Doucement, perce en moi une douce euphorie dont la radicalité m'attire. Doucement, le monde me murmure mon nom, et les rues m'enjoignent vers le ciel. J'articule faiblement la musique qui s'écoule en moi, et qui, comme des vagues, se dépose aux frontières de mes lèvres. C'est le sentiment qui m'habite. C'est l'injonction enthousiaste qui réagit au monde. C'est l'espoir d'ouvrir.
La musique
Lundi 27 avril 2015 à 10:25
Les rayons de lumière qui viennent se déposer sur le lit, après l'amour. Je ferme les yeux, et j'entends la mer. Je l'entends distinctement, et le vent qui vient me caresser la bouche.
Dans les rues de Milan, les places immenses, le soleil et ton sourire d'enfant. Nous renaissons au jour, parfois. Et dans l'immensité d'une insouciance, il y a le désir de m'abandonner à toi.
Tu es l'autre qui vient se blottir contre moi, et je connais l'odeur de ta peau.
J'ai pris mon billet pour Washington. Deux mois. Tu vas me manquer, je le sais.
Lundi 30 mars 2015 à 11:24
Et comme on s'appréhende, à l'envers de nos peaux, et où les mots se glissent, au creux de toi.
Parfois même, je sens mon désir proche de la nausée, tellement tes mots me dépassent et m'emplissent.
Parfois même, je tombe dans un vertige quand tu es pleinement là.
Lundi 16 mars 2015 à 17:21
Je me vois faire, la pensée qui tire avant l'ombre. Le réflexe qui se déroule devant mes yeux/mon coeur impuissants, celui qui consiste à envisager les choses négatives, les points de faiblesse, d'envisager la relation comme étant par essence vouée à finir. Dans un pur instinct de protection. Je sens, j'entends, je vois cet instinct battre. Quelque chose d'insidieux, pour s'empêcher de franchir le dernier pas avant un quelconque abandon, avant l'attachement (même le plus minime). N'envisager que le tempo du toujours incertain et du "prête-à-partir", "prête-à-s'enfuir". Surveiller le terrain, envahie par la prudence. Se protéger dans une distanciation constante dès qu'il n'est plus là.
Il faudrait faire confiance à la vie, et à l'Autre
(qui ne va pas mourir, qui ne va pas blesser juste au moment du lâcher-prise)
(c'est se faire confiance aussi sur la possibilité même de susciter de l'attachement)
Poser ceci, voir une photo qui me fait penser à mon père, avoir soudain le coeur qui étouffe un sanglot. Et encore une fois, sentir les choses se passer, comme en spectatrice.
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