Ecoutez (clique)
Il y a la nonchalance dans le rêve, cette magie de poète qui vous prend doucement dans ses bras. Elle vous emplit d'une tranquillité folle. Ainsi, l'on peut mourir, se blesser, tuer, dans des rêves avec un calme absolu. Il y a bien une sensation quand on tombe, mais ce n'est pas de la peur, du désespoir, ce n'est pas douloureux, c'est presque une excitation, une adrénaline. Est ce un idéal ? Est ce qu'il faut nous avancer vers les précipices de douleurs à venir avec la même nonchalance ? La lucidité comme une maladie sublimée qui rend tout à la fois plus beau et plus dur ? Qui vous rappelle que toujours, la souffrance sera de la partie. On doit accepter la souffrance comme intégrante à notre vie, accepter que chacun de ses au revoir cache un à bientôt, toujours trop tôt. Accepter de jeter les amours trahis en leur essence, de les abandonner au bord de la route, les laisser crever la gueule ouverte comme une gamin handicapé, trop lourd à porter. On doit. On ne peut pas. Alors on croit.
Tu sais, je ne sais plus ce qu'il se passe. Mes mots me pressent, le vide se pointe pourtant. J'ai haït le silence. Quelque chose qui fronce. J'ai mal. Mal à en bouillir, à exercrer la présence pour mieux pleurer la solitude. Et mon désir me prend. M'envole tout entière et je sens ses ravages. Il y a une cible simple qu'il pourrait abattre. jusqu'à quand pourrais-je le sauver de moi ? Jusqu'à quand la douleur sera supportable ? Jusqu'à quand je me serai vivable. Depuis quand se traine-t-on avec juste la promesse d'une défaillance neuronale ? Un cerveau qui s'emplit de tristesse, toujours, à force de réfléchir. Je t'aime et tu me manques. Je t'aime et tu t'encontrefous. Je t'aime et je n'en peux plus. Je me hais et je m'isole, je me hais et on me fuit, je me terre et on m'oublie, on me mystérise.
Je m'asphyxie.
Mais ca passera.