Mercredi 20 janvier 2010 à 21:25

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/6a00e5508e95a988330120a57d13d0970c800wi.jpgEt si je vous demande vos poèmes préférés ?
Vous me dites ... ?


Par Madness.of.Love le Mercredi 20 janvier 2010 à 23:16
Ah ha, sympathique la photo !

Je ne saurais te dire mon poème préféré, mais je peux t'en donner deux que j'ai particulièrement appréciés, croisés au fil de mes lectures de "jeunesse".

Arthur Rimbaud, dans son recueil _Une saison en enfer_, publie "Jadis, si je me souviens bien...", qui est une merveille de poésie en prose.
Et Charles Baudelaire, avec "Les Bienfaits de la lune", signe un autre merveilleux poème en prose (recueil : _Le Spleen de Paris_).

Bonne lecture !
Je t'embrasse <3.
Par Minaichka le Dimanche 24 janvier 2010 à 15:29
Bonjour, je me permets de mettre un commentaire, afin de tenter d'obtenir réponse à mes questionnements. Je suis tout à faitdébutante surce site j'ai pris le temps de regarder d'autres blogs.. Et parfois je tombe sur des blogs comme le tien :) En effet, tout est personnalisé, j'aime beaucoup, j'aimerais savoir plusieurs petites choses . Par exemple comment fais-tu pour écrire autre chose que commentaire ? ( dans ton cas ' murmure" ? Est-ce parce que tu as souscrit à l'offre premium ? Et puis comment fais-tu pour coller les photos , enfin, en mettre plusieurs al a suite sur un même article ? Et pour changer la police de la date de publication ?
Bref cela fait beaucoup de questions j'en suis consciente, j'suis désolée les questions sont tombées sur ton blog.. :s
Bonne journée, en l'attente d'une réponse :)
Par SweetLove le Dimanche 24 janvier 2010 à 17:50
Un poème des Fleurs du Mal, "A une passante" de Charles Baudelaire, je pense le plus beau poème sur le coup de foudre. En réalité, tous ses poèmes, et surtout ceux en prose du Spleen de Paris.
Par Hazel le Dimanche 24 janvier 2010 à 21:03
Beaucoup de petite poèmes en prose de Baudelaire, ainsi que Lesbos (celui qui est interdit) dans les Fleurs du mal; puis de nombreux poèmes de Paul Elurad, quelques Verlaine, et surtout Brodsky, dont il n'existe malheureusement très peu de traductions en français qui sont toutes très médiocres.
Par bleuframboisse le Lundi 25 janvier 2010 à 21:57
J'ai pensé à toi l'autre jour en lisant du Jacques Prevert.
"De deux choses lune
l'autre c'est le soleil"

et je te conseil vivement le livre de Laurence Tardieu, c'est un petit livre avec pas beaucoup de pages mais avec beaucoup beaucoup d'impact. Il respire le bien être et les vacances en même temps que nos questionnement. Je suis totalement retrouvé dans ses lignes et je penses qu'il en serait de même pour toi.
Par monochrome.dream le Mardi 26 janvier 2010 à 19:16
Poison, de Baudelaire, mais seulement quand je suis heureuse et amoureuse. Et énormément d'autres poèmes de Baudelaire, en fait... je crois que c'est le poète qui a su dessiner mes gouffres et mes sursauts, mes douceurs mes douleurs, mes envies et parfois, même, mes colères.

Et puis, Un air d'octobre, d'Aragon, parce qu'il me rappelle quelqu'un de très cher.

Et le Bateau ivre de Rimbaud. Celui-ci, il m'arrive de le réciter en pensée quand je suis au bord de la crise d'angoisse. Long voyage coloré.

Enfin, La tristesse des bêtes, de Richepin, qui me touche beaucoup.

Et toi, des poèmes que tu aimes ? (tu ne pensais quand même pas que ça n'intéressait personne !:)
Par alesia le Mardi 26 janvier 2010 à 19:34
Eluard, Capitale de la douleur. Et en particulier, celui-ci, que je te recopie (puisqu'il n'a pas de titre, c'est difficile de le retrouver dans le recueil):

"Elle se refuse toujours à comprendre, à entendre,
Elle rit pour cacher sa terreur d'elle-même.
Elle a toujours marché sous les arches des nuits
Et partout où elle a passé
Elle a laissé
L'empreinte des choses brisées."

Et, dans L'amour la poésie (toujours d'Eluard), celui-ci :

"J'ai fermé les yeux pour ne plus rien voir
J'ai fermé les yeux pour pleurer
De ne plus te voir.

Où sont tes mains et les mains des caresses
Où sont tes yeux les quatre volontés du jour
Toi tout à perdre tu n'es plus là
Pour éblouir la mémoire des nuits.

Tout à perdre je me vois vivre."

Et tant d'autres, encore, d'Eluard.. =)
Sinon, chez Apollinaire, il y a "La loreley"..Et plein d'autres encore également, lol.

J'espère que tu aimeras.
Bisou.
Par Fait-dHivers le Jeudi 28 janvier 2010 à 21:28
Tu es une des rares à aimer J'ai espoir que tout le monde mourra demain, c'est amusant.
Merci pour ce blog, le tien aussi est intéressant, joli à regarder, divertissant (dans le bon sens hein ), reposant. J'aime beaucoup cette image d'ailleurs.
Merci pour le blog, ça fait toujours plaisir que le travail soit reconnu ou plutôt, à mon niveau, vu et qu'il arrête quelqu'un ( tel un chanteur de métro t'sais. ).
Pour mes poèmes moi je dirais Une Charogne, Appolinaire, un peu de Rimbaud et puis du Prévert mais des choses qui sont surtout à relire prochainement, à redécouvrir car la poésie est quelque chose qui se perd pour tout le monde.
Bien à toi et merci encore.
Par alesia le Vendredi 29 janvier 2010 à 12:37
oh, je suis vraiment contente si cela a pu te réconcilier un peu avec Eluard ! Car pour moi, ses mots sont une lumière qui brille même dans la nuit =)

J'ai été étonnée de ton passage sur "Alesia en poèmes", peu de gens y vont. Mais c'était une agréable surprise pour moi ! Merci beaucoup pour tes mots, toutes ces gentillesses que tu m'as laissées, et qui réchauffe le coeur !

Ca fait un moment que je me dis : "il faut que j'explore un peu plus ici", mais le temps me manque à chaque fois. J'ai rdv avec mon directeur de mémoire le 05 février, alors pour le moment, je boulote ! Mais je compte bien revenir après, pour mieux m'imprégner de tes mots.

Bonne journée !
Par rosiel le Vendredi 29 janvier 2010 à 20:29
A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, à toi qui le savais !

Baudelaire
Par Point-de-Fuite le Samedi 30 janvier 2010 à 3:25
Prévert a déjà été dessiné, en voici quelques mots:
"Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur."
Bonsoir.
Par alethdesmond le Samedi 30 janvier 2010 à 14:03
Les Chants de Maldoror de Lautréamont, qui est tout un recueil.
Et, bien entendu, deux autres qui sont toujours sur mon chemin, toujours avec moi, quoi qu'il arrive :

Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été

Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire
(Apollinaire - Nuit rhénane)

Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne

Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne
(Apollinaire - Colchique)

Mais je dois avouer garder dans mon coeur de l'affection pour des choses très différentes en poésie : les poèmes scandinaves du X-XIIIème, magnifique dans leurs images parfois violentes, parfois mystiques, ou bien un petit éclat rapide et bref de certains haïkus ...
Par pelote le Samedi 30 janvier 2010 à 21:24
J'en connais trop peu, je crois, pour dire ça de manière définitive. Pour l'instant, Le Roi des Aulnes, de Goethe.
Par Mot.PaSsant le Dimanche 31 janvier 2010 à 16:50
Mazeppa, V.Hugo,(tiré des Orientales)

"Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure,

A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu'un sabre effleure,

Tous ses membres liés

Sur un fougueux cheval, nourri d'herbes marines,

Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines

Et le feu de ses pieds ;



Quand il s'est dans ses noeuds roulé comme un reptile,

Qu'il a bien réjoui de sa rage inutile

Ses bourreaux tout joyeux,

Et qu'il retombe enfin sur la croupe farouche,

La sueur sur le front, l'écume dans la bouche,

Et du sang dans les yeux,



Un cri part ; et soudain voilà que par la plaine

Et l'homme et le cheval, emportés, hors d'haleine,

Sur les sables mouvants,

Seuls, emplissant de bruit un tourbillon de poudre

Pareil au noir nuage où serpente la foudre,

Volent avec les vents !



Ils vont. Dans les vallons comme un orage ils passent,

Comme ces ouragans qui dans les monts s'entassent,

Comme un globe de feu ;

Puis déjà ne sont plus qu'un point noir dans la brume,

Puis s'effacent dans l'air comme un flocon d'écume

Au vaste océan bleu.



Ils vont. L'espace est grand. Dans le désert immense,

Dans l'horizon sans fin qui toujours recommence,

Ils se plongent tous deux.

Leur course comme un vol les emporte, et grands chênes,

Villes et tours, monts noirs liés en longues chaînes,

Tout chancelle autour d'eux.



Et si l'infortuné, dont la tête se brise,

Se débat, le cheval, qui devance la brise,

D'un bond plus effrayé

S'enfonce au désert vaste, aride, infranchissable,

Qui devant eux s'étend, avec ses plis de sable,

Comme un manteau rayé.





Tout vacille et se peint de couleurs inconnues ;

Il voit courir les bois, courir les larges nues,

Le vieux donjon détruit,

Les monts dont un rayon baigne les intervalles ;

Il voit ; et des troupeaux de fumantes cavales

Le suivent à grand bruits !



Et le ciel, où déjà les pas du soir s'allongent,

Avec ses océans de nuages où plongent

Des nuages encor,

Et son soleil qui fend leurs vagues de sa proue,

Sur son front ébloui tourne comme une roue

De marbre aux veines d'or[



Son oeil s'égare et luit, sa chevelure traîne,

Sa tête pend ; son sang rougit la jaune arène,

Les buissons épineux ;

Sur ses membres gonflés la corde se replie,

Et comme un long serpent resserre et multiplie

Sa morsure et ses noeuds.



Le cheval, qui ne sent ni le mors ni la selle,

Toujours fuit, et toujours son sang coule et ruisselle,

Sa chair tombe en lambeaux ;

Hélas ! voici déjà qu'aux cavales ardentes

Qui le suivaient, dressant leurs crinières pendantes,

Succèdent les corbeaux



Les corbeaux, le grand-duc à l'oeil rond, qui s'effraie,

L'aigle effaré des champs de bataille, et l'orfraie,

Monstre au jour inconnu,

Les obliques hiboux, et le grand vautour fauve

Qui fouille au flanc des morts, où son col rouge et chauve

Plonge comme un bras nu !



Tous viennent élargir la funèbre volée ;

Tous quittent pour le suivre et l'yeuse isolée

Et les nids du manoir.

Lui, sanglant, éperdu, sourd à leurs cris de joie

Demande en les voyant : qui donc là-haut déploie

Ce grand éventail noir ?



La nuit descend lugubre, et sans robe étoilée.

L'essaim s'acharne, et suit, tel qu'une meute ailée,

Le voyageur fumant.

Entre le ciel et lui, comme un tourbillon sombre,

Il les voit, puis les perd, et les entend dans l'ombre

Voler confusément.



Enfin, après trois jours d'une course insensée

Après avoir franchi fleuves à l'eau glacée,

Steppes, forêts, déserts,

Le cheval tombe aux cris des mille oiseaux de proie,

Et son ongle de fer sur la pierre qu'il broie

Éteint ses quatre éclairs.



Voilà l'infortuné gisant, nu, misérable,

Tout tacheté de sang, plus rouge que l'érable

Dans la saison des fleurs

Le nuage d'oiseaux sur lui tourne et s'arrête ;

Maint bec ardent aspire à ronger dans sa tête

Ses yeux brûlés de pleurs.



Eh bien ! ce condamné qui hurle et qui se traîne,

Ce cadavre vivant, les tribus de l'Ukraine

Le feront prince un jour.

Un jour, semant les champs de morts sans sépultures,

Il dédommagera par de larges pâtures

L' orfraie et le vautour.



Sa sauvage grandeur naîtra de son supplice.

Un jour, des vieux hetmans il ceindra la pelisse,

Grand à l'oeil ébloui ;

Et quand il passera, ces peuples de la tente,

Prosternés, enverront la fanfare éclatante

Bondir autour de lui !





II



Ainsi, lorsqu'un mortel, sur qui son dieu s'étale

S'est vu lier vivant sur ta croupe fatale,

Génie, ardent coursier,

En vain il lutte, hélas ! tu bondis, tu l'emportes

Hors du monde réel, dont tu brises les portes

Avec tes pieds d'acier !







Tu franchis avec lui déserts, cimes chenues

Des vieux monts, et les mers, et, par delà des nues,

De sombres régions ;

Et mille impurs esprits que ta course réveille

Autour du voyageur, insolente merveille,

Pressent leurs légions !



Il traverse d'un vol, sur tes ailes de flamme,

Tous les champs du possible, et les mondes de l'âme !

Boit au fleuve éternel ;

Dans la nuit orageuse ou la nuit étoilée,

Sa chevelure, aux crins des comètes mêlée,

Flamboie au front du ciel.



Les six lunes d'Herschel, l'anneau du vieux Saturne,

Le pôle, arrondissant une aurore nocturne

Sur son front boréal,

Il voit tout ; et pour lui ton vol, que rien ne lasse,

De ce monde sans borne à chaque instant déplace

L'horizon idéal.



Qui peut savoir, hormis les démons et les anges,

Ce qu'il souffre à te suivre, et quels éclairs étranges

A ses yeux reluiront,

Comme il sera brûlé d'ardentes étincelles,

Hélas ! et dans la nuit combien de froides ailes

Viendront battre son front ?



Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.

Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable

Il ploie avec effroi ;

Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.

Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,

Et se relève roi !"

Verlaine, "Mon rêve familier"

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Et pour finir un Nerval:

"Quand le plaisir brille en tes yeux
Pleins de douceur et d’espérance,
Quand le charme de l’existence
Embellit tes traits gracieux, —
Bien souvent alors je soupire
En songeant que l’amer chagrin,
Aujourd’hui loin de toi, peut t’atteindre demain,
Et de ta bouche aimable effacer le sourire ;
Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les yeux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées !

Mais crois-moi, mon amour ! tous ces charmes naissants
Que je contemple avec ivresse
S’ils s’évanouissaient sous mes bras caressants,
Tu conserverais ma tendresse !
Si tes attraits étaient flétris,
Si tu perdais ton doux sourire,
La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu’en toi l’on admire,
Va, mon cœur n’est pas incertain :
De sa sincérité tu pourrais tout attendre.
Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin,
S’enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre !

Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd’hui,
J’en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle
Je trouverais peut-être une douceur nouvelle,
Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui,
Chassant la jalousie en tourments si féconde,
Une plus vive ardeur me viendrait animer.
« Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu’au monde
Il ne reste que moi qui puisse encor l’aimer ! »

Mais qu’osè-je prévoir ? tandis que la jeunesse
T’entoure d’un éclat, hélas ! bien passager,
Tu ne peux te fier à toute la tendresse
D’un cœur en qui le temps ne pourra rien changer.
Tu le connaîtras mieux : s’accroissant d’âge en âge,
L’amour constant ressemble à la fleur du soleil,
Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage
Dont elle a, le matin, salué son réveil !"

Il y en a bien d'autres encore (Baudelaire, Supervielle, Ovide et Virgile)... Mais cela serait long je pense! Et pardon pour la mise en page approximative, mais je ne vois pas très bien ce que je fais! =)
Par glandeur-rockmantique le Mardi 2 février 2010 à 20:13
Cette photo est assez géniale...
Poeme préféré ? Je cite Sappho, sans hésiter, celui qui s'appelle "A une femme aimée"
Par monsters-in-love le Mercredi 3 février 2010 à 13:00
La fenêtre creusée dans notre chair s'ouvre sur notre cœur.
On y voit un immense lac où viennent se poser à midi des libellules mordorées et odorantes comme des pivoines.

Quel est ce grand arbre où les animaux vont se regarder ? Il y a des siècles que nous lui versons à boire. Son goûter est plus sec que la paille et la cendre y a des dépôts immenses. On rit aussi, mais il ne faut pas regarder longtemps sans longue vue.

Tout le monde peut y passer dans ce couloir sanglant où sont accrochés nos péchés, tableaux délicieux, où le gris domine cependant.
Il n'y a plus qu'à ouvrir nos mains et notre poitrine pour être nus comme cette journée ensoleillée.
Tu sais que ce soir il y a un crime vert à commettre.
Comme tu ne sais rien, mon pauvre ami.
Ouvre cette porte toute grande, et dis-toi qu'il fait complètement nuit, que le jour est mort pour la dernière fois.

Une amoureuse de Breton reconnaitra sûrement :)
Par citr0nelle le Jeudi 4 février 2010 à 22:18
J'ai toujours adoré Ode à Cassandre de Pierre de Ronsard

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

J'adore les métaphores de sa comparaison <3

J'adore également Mon rêve familier de Verlaine déjà dit plus haut.
Par Kaidan le Dimanche 7 février 2010 à 11:54
J'adore... =D
Par Elora le Mardi 9 février 2010 à 21:44
Pour moi, ce serait celui-ci (C, Louis ARAGON:)

’ai traversé les ponts de Cé
C’est là que tout a commencé

Une chanson des temps passés
Parle d’un chevalier blessé


D’une rose sur la chaussée
Et d’un corsage délacé


Du château d’un duc insensé
Et des cygnes dans les fossés


De la prairie où vient danser
Une éternelle fiancée


Et j’ai bu comme un lait glacé
Le long lai des gloires faussées


La Loire emporte mes pensées
Avec les voitures versées


Et les armes désamorcées
Et les larmes mal effacées


Ô ma France ô ma délaissée
J’ai traversé les ponts de Cé
Par summertime le Mercredi 10 février 2010 à 15:30
Enivrez-vous de Baudelaire. Parce que les mots bondissent à ma figue quand je le lis : )

Le debut de Lazzara de Hugo. Et Stella de Hugo juste pour ces vers ;
L'océan, qui ressemble au peuple, allait vers elle,
Et, rugissant tout bas, la regardait briller,
Et semblait avoir peur de la faire envoler.
Par Pas-si-petite-que-ca le Lundi 22 février 2010 à 19:18
Le Dormeur du Val de Rimbaud
Et tous ses autres poèmes d'ailleurs !
Par Musi le Mardi 25 mai 2010 à 23:48
Ah.. trop dur !
Je ne te met donc pas mon préféré, mais un peu connu, que je trouve superbe.

Une aube pâle emplit le ciel triste ; le Rêve,
Comme un grand voile d'or, de la terre se lève.

Avec l'âme des roses d'hier,
Lentement montent dans les airs
Comme des ailes étendues,
Comme des pieds nus et très doux,
Qui se séparent de la terre,
Dans le grand silence à genoux.

L'âme chantante d'Ève expire,
Elle s'éteint dans la clarté ;
Elle retourne en un sourire
A l'univers qu'elle a chanté.

Elle redevient l'âme obscure
Qui rêve, la voix qui murmure,
Le frisson des choses, le souffle flottant
Sur les eaux et sur les plaines,
Parmi les roses, et dans l'haleine
Divine du printemps.

En de vagues accords où se mêlent
Des battements d'ailes,
Des sons d'étoiles,
Des chutes de fleurs,
En l'universelle rumeur
Elle se fond, doucement, et s'achève,
La chanson d'Ève

Charles van Lerberghe (1861-1907)

Passe me dire le tient !
Par Musi le Mardi 25 mai 2010 à 23:50
PS : Bien sur, c'est une traduction (de l'allemand), donc les pieds, les vers ne sont pas parfait. Mais c'est pour son fond que je l'ai mis, bien plus que pour sa forme.
 

Chuchoter à l'oreille









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