Vendredi 12 mars 2010 à 23:44

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/xx183byscarabuss.jpgIl cherche dans un mur l’hypocrisie d’un sentiment. Il faudrait que tu tombes, les cartes, le masque et les embrassades. La folie secrétée en poésie vibre à en mourir. Ce n’est pas du sang, c’est du souffle en peinture rouge, elle dégouline nos ombres avec un bruit d’eau en colère. En colère.

Il avance sur la toile, chacun de ses pas résonnent en couleur, imprègnent le blanc du tumulte des choses vaincus. Il peint. Il courre dans le drap des blancs cassés, coloriés par avance en toujours en crise. Il ne voit plus. Elle chante : « Paysages émotifs, ils me puzzle, confuse. Et pousse moi haut dans cet état d’urgence, c’est là que je veux être. ». Peut-être n’est-il pas seul. Il entend. Le bras soulevé dans un air de romance il empoigne et plie ses certitudes. En quatre, en mille. En découpe les contours avec les dents, pour venir les cracher aux pieds des étendues de soi. Elle dit : « Prends mes mains, elles tremblent. ». Il se précipice enfin à la recherche du froid qui la brule, du vide qui l’emplit. Il faudrait qu’il fasse, il ne sait que penser. Les rythmes s’accélèrent, par ce qu’ils les provoquent de son souffle saccadé, empoisonné d’amour fou, celui qui fait qu’il respire à l’oreille, en devinant des pas qui ne sont plus les siens et qui viennent s’immiscer dans les toiles alanguies de son gris intime. Pourtant, cela hurle de couleur. Mais il n’a pas de temps, elle a froid. Elle va mourir. Il l’entend : « Prends mes mains. Souffle moi sur la nuque. Doucement. Réaccorde moi avec la réalité matérielle que mes élans m'enlèvent.» Alors elle crie. Comment on sauve ce qui se meurt ? Il balance les instants volés dans les malles à souvenir, se déshabille entier de son passé, libre d’avenir, seulement vêtu d’espoir. Pour courir plus vite, pour les sauver, elle et lui. Mais elle crie toujours et l’infini s’agrandit. Il ne la voit pas. Jamais. Elle pleure, murmure : « Pars sans moi, n’attend pas autour de moi ». Ses jambes ne le portent plus, le noir les ronge. Le vide béant de la course sans sens, juste accrochée au son d’une agonie. Il veut qu’elle l’attende, par ce qu’il court vers elle avec ce qu’il a de moins laid, avec la joie. Il entend résonner des pas, qui sont comme des coups dans une Eglise. Ce sont ses yeux qui cognent à la fenêtre. Il la voit.

Elle est nue dans un silence. Le passé l’habille déjà de son vêtement argent, du deuil embaumateur d’amour. Il voudrait la toucher, il ne la jamais pu. Elle s’enroule en fumée quand ses doigts l’effleure, quand son esprit la prend en douceur avec des mots. La sensualité l’emplit tout d’un coup, elle le déroule comme une bobine de fils et il voudrait se mélanger, entre corps et corps. Mais elle n’est plus que cendre. Il crie. Et des cailloux sortent de sa bouche, sa langue saigne. Il chante et ca le blesse. Et puis, il sculpte l’une de ses larmes pour arriver à dire : « Je ne t’aimais pas, c’est différent ». Il dit. « C’était mieux, c’était plus beau. » La fumée frétille autour de lui. Un arbre apparait : « va t’en, elle ne respire plus ». L’homme se met à rire, comme dans un théâtre : « on Habite toujours nos amours, même en fumée, même en soupir, même en bonheur, même en ailleurs. Je ne peux pas partir. »  Manger de rideau.

Par maud96 le Samedi 13 mars 2010 à 13:28
Je trouve la photo très belle!... vaporeuse comme ce texte, un peu hypnotique, qui rêve tout haut...
Par Coeur-A-Quai le Samedi 13 mars 2010 à 14:49
Merci :) C'est une vieille photo en plus !
Par Got-a-secret le Samedi 13 mars 2010 à 14:58
Je t'envoie un message fb :)
Par glandeur-rockmantique le Samedi 13 mars 2010 à 19:04
Merci ! :)
Par alesia le Mardi 16 mars 2010 à 21:02
Je retiens surtout cette phrase "Elle est nue dans un silence", très belle, très vraie, tant il est certain que nos silences nous révèlent parfois plus que nos mots...
Par monochrome.dream le Mardi 16 mars 2010 à 21:08
C'est le dernier paragraphe, je crois, qui m'a définitivement volé mon souffle. Tu es épatante dans ce style de textes un peu fous, dégoulinants d'images et... comme le dit Maud : hypnotiques.

Et pour répondre à ta question, dans la zone "citations", quand je ne mets pas de nom d'auteur, ce sont des phrases de moi, souvent des miettes de textes qui sont sur le blog, et dans ce cas, alors, je mets la date pour qu'on puisse les retrouver à partir du menu d'archives ;)
J'espère que tu vas bien. Moi oui, ça va, je me "relève' d'une petite chute de tension, rien de grave.
Des bisous :)
Par get-over-it le Vendredi 19 mars 2010 à 22:21
J'ai le souffle coupé, mais en même temps je respire mieux.
Etrange, tout comme ce texte, et je l'aime particulièrement.
Merci =)
 

Chuchoter à l'oreille









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