Arrange de son manteau fumée, la folie
Des étoiles et des fausses lueurs de glace.
Les cris de Noël éclairent le temps qui passe.
Les pas de la femme toujours sont rapprochés.
Et la cigarette toujours chante entre ses doigts
Tremble comme une funambule, menace de tomber.
Et la femme chancelle toute entière, mais va.
Elle va et s’enfonce doucement dans le village
du silence. Ici, ailleurs, quelques part, partout
Elle est reine, brisure bancale de paysage.
Car son visage froissé ne vous aime pas du tout.
Sa provocation est dans l’essence de son corps,
De sa jupe rouge, de son vieux manteau d’or
Les automobilistes la crève de leur plein phare
Les vielles doivent savoir s’oublier dans le noir
Elle refuse, on la voit trébucher son chemin
Les jambes toutes gonflées dans un lambeau chair.
Elle refuse, la cigarette ornée à la main.
Ses chaussures ternes écaillées à l’arrière.
Ses mains d'homme sont charnues et les ravages
Du chemin des secondes se lisent alors aux yeux.
La dame ébranle par son rictus sauvage
L'hypocrisie du convenu suspicieux.
Je souffle la fumée de froid, je fume l’hiver
L’harmonie grinçante d’une élégance calme
Me caresse le corps, apaise ma colère
La vieille femme qui fume, floue dans la nuit,
Valse en poésie dans les recoins du soir
Et entraine avec elle dans ses étranges folies
Les regards de ceux qui ne voulaient pas la voir