Lundi 25 novembre 2013 à 10:42

Je te parlais à voix entièrement intérieure. Dans le bus, il y avait ton parfum, un homme juste devant. Et j'ai compris, je crois, que ce que je cherche, là, à travers même mes appels infructueux du souvenir de notre couple, de toi, c'est une consolation. Le répit d'une consolation.

Lundi 25 novembre 2013 à 2:31

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Elle s'avance encore sur le chemin de neige. Le souvenir lui rappelle la mort, le tranchant couteau du doute la broie comme la neige. Il fait si froid. Sur les draps blancs, dans le salon beige, entouré de plantes, il fait si froid, il est si froid. Maman s'est endormie, à côté, elle ne pleure plus ainsi. Maman est à côté. La maison est endormie. Elle ne sait plus ce qu'elle est venue faire, descendue. Elle est venue le toucher, peut être, pour se rappeler. Sa main s'avance, accélère son mouvement, vite, et s'en va, honteuse. C'est froid, oui. C'est dur, surtout. Tellement dur. Il est mort. Touche-le, il est mort. Sa main s'enfuie, il est mort. Il n'y a personne dans ce souvenir. Juste la honte, Maman qui dort, Papa qui est mort. Personne d'autre. C'est le matin, rien n'est encore là dans son souvenir. Et les jours sont si mêlés. Elle s'arrache sur le chemin de neige, qui retombe de plein fouet, qui lui hurle les entrailles. C'est si long d'être un chemin. C'est un désastre. Elle s'arrache sur le chemin, voudrait courir, mais il y a ce lit blanc. Est-ce celui de la chambre d'amis où elle jouait ? C'est impossible, cela doit être l'autre. Je pense que je ne veux pas le savoir. Pourquoi se retenir - pour le chemin ?-. C'est un réflexe. Il y ce lit blanc, et l'esquisse de son image. La couleur de sa peau, alors, plus foncée. Elle a si peur de la voir mauve. Et si dure, encore, même à l'oeil. Elle ne le regardera que peu. J'ai eu si peur, j'étais si triste. Je ne voulais pas. C'est tout-à-fait impossible. Le chemin est encore là. La neige est éternelle, dès lors. Elle pourra s'oublier. Elle sera toujours là. La neige et le murmure sourd. C'était tout-à-fait impossible. Ce fut un gouffre. Je ne veux pas penser, dit-elle. Elle serra dans ses bras le petit-frère brisé. Elle serra dans ses bras sa mère. Elle dit "j'y retourne, ça va aller". Elle disait "ca va aller". C'était sa lumière. "Ca va aller" "Ca va, ne t'inquiète pas". C'était sa force, sa fierté. Elle disait que ça allait. Elle ne pleurerait pas trop. C'était sa ligne. C'était sa manière à elle, tu vois. Les murmures dans la neige, viennent au long. Le chemin qui glisse. On entend les pas qui crissent, et les lumières diurnes remontent au ciel. Les particules de lumières montent. Elle s'avance encore sur le chemin de neige.

C'est quoi ce mouvement, quand je me retiens toujours de pleurer grand ? J'ai peur que cela s'entende. Et surtout, j'ai peur que cela ne s'arrête pas. Alors je me retiens. Je me re-tiens. Je me tiens droite. Et je butte.

Tu vois, je crois que cela est sans fin car il y aura toujours quelque chose d'impossible dans cette habitude.
Mais je pose de plus en plus la question de la grande rencontre - le moment où je reprendrai la visite, frontalement.



Il y a toujours quelque chose qui danse, dit-elle
Au loin des sursauts de lune
Quand l'orage vacillant collecte au fond des yeux
Les minutes précieuses qui se tenaient là


 

Mercredi 20 novembre 2013 à 11:41

J'ai le sommeil intermittent, peuplé de cassures réelles. J'ai le corps bloqué, et la panique qui monte. J'ai le désir de l'ailleurs.

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