Dimanche 28 juin 2015 à 6:27

Quelque chose qui me brise et me découpe en plusieurs instances. Comme l'impression d'être coupée de mes émotions, comme l'impression d'être en-dehors de ce que je ressens, et même ce que je pense  (au sens d'une mise en perspective). J'ai le sentiment de n'être que l'extraction de divers pressions, quelque chose de comprimé. J'ai le sentiment d'un renoncement, et d'une colère. J'ai peur des contraintes et je les fuis en me détachant de moi-même;

J'aurais envie de m'abandonner à quelque chose d'entier. Oui, l'amour aide, tu l'as dit toi même.
Moi non plus, je ne crois pas aux prises de conscience, par j'envisage mieux, en ces moments de grands écarts, les limites de ma rationalité
Je crois plus aux déclics, qui viennent une fois le chemin parcouru (et c'est toujours si long, si lié à l'entièreté d'une personne), le moment où vient émerger à la surface la tempête longuement pressentie, réfléchie et conscientisée depuis des années mais j'avais entièrement vécue et assimilée.
C'est comme une résonnance, d'une coup beaucoup plus claire, tellement au dedans de nous, qu'on pourrait s'y croire au-delà.
Si mon esprit semble s'approprier avec une vitesse dévorante les logiques des schemes sociaux, si mon esprit sait tracer des lignes et des raisons au coeur des évènements nus, il m'apparait parfois avec la violence d'un couteau. Je me sens me détacher de cette puissance, de cette forme de lucidité. Et c'est une part de moi qui me force à attendre, qui ne veut pas s'abandonner. Je cale et j'ai peur. Je n'ai pas confiance, ni en moi, ni en les autres, ni en ce mouvement qui va vers l'avant. Mon esprit peut l'appréhender, mes sentiments se retirent. La marée est si loin du mouvement de la Lune.






Lundi 15 juin 2015 à 17:59

L'âme adore nager.

Pour nager on s'étend sur le ventre. L'âme se déboîte et s'en va. Elle s'en va en nageant. (Si votre âme s'en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l'âme partira avec une démarche et une forme différentes c'est ce que j'établirai plus tard.)

On parle souvent de voler. Ce n'est pas ça. C'est nager qu'elle fait. Et elle nage comme les serpents et les anguilles, jamais autrement.

Quantité de personnes ont ainsi une âme qui adore nager. On les appelle vulgairement des paresseux. Quand l'âme quitte le corps par le ventre pour nager, il se produit une telle libération de je ne sais quoi, c'est un abandon, une jouissance, un relâchement si intime.

L'âme s'en va nager dans la cage de l'escalier ou dans la rue suivant la timidité ou l'audace de l'homme, car toujours elle garde un fil d'elle à lui, et si ce fil se rompait (il est parfois très ténu, mais c'est une force effroyable qu'il faudrait pour rompre le fil), ce serait terrible pour eux (pour elle et pour lui).

Quand donc elle se trouve occupée à nager au loin, par ce simple fil qui lie l'homme à l'âme s'écoulent des volumes et des volumes d'une sorte de matière spirituelle, comme de la boue, comme du mercure, ou comme un gaz - jouissance sans fin.

C'est pourquoi le paresseux est indécrottable. Il ne changera jamais. C'est pourquoi aussi la paresse est la mère de tous les vices. Car qu'est-ce qui est plus égoïste que la paresse ?

Elle a des fondements que l'orgueil n'a pas.

Mais les gens s'acharnent sur les paresseux.

Tandis qu'ils sont couchés, on les frappe, on leur jette de l'eau fraîche sur la tête, ils doivent vivement ramener leur âme. Ils vous regardent alors avec ce regard de haine, que l'on connaît bien, et qui se voit surtout chez les enfants.

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Mercredi 3 juin 2015 à 4:42

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Je suis à l'autre bout du monde, emportée.
Au bord d'une journée infinie (les heures sont tellement floues)
C'est pourtant si rare que les matins m'accueillent
Et que les soirs s'emmêlent en sommeil
Quand je retrouverai ma voix, je te dirai
Quand mon coeur lentement renoué
Quand, je te le dirai
Et les accents de lyrisme ne seront plus qui croire


Je suis une poussière chevrotante, illuminée et-bahie


Il faudrait pouvoir renoncer à scinder, à tomber au bout d'une ligne, à sauter vers l'avant et plonger dans la mer blanche du rythme qui ne se déroule pas. Pour pouvoir écrire un roman, pour pouvoir narrer encore et dans la profondeur des interstices, distiller, distiller, et envahir. Mon amour! Et ma joie! Ma tristesse! Peut être moi! Distiller, distiller et voir, les miettes au fond de l'argile. Ailée, et je m'estimerai heureuse.

L'émotion me secoue de toutes parts, mais à quel point est-ce factice?

Dans l'aube qui me traverse, je cherche du bout des doigts des traces de sens, des incantations retrouvées et des nouvelles des parties de moi disparues. Dans l'aube qui me traverse, j'entends le réveil de ce qui s'est tue, j'entends l'après-guerre et le silence du temps. Eparpillée. L'air me pénètre les tempes et le soleil croit. Je n'irai pas me plaindre de m'avoir vu tomber, les temps étaient si difficile. Et comme un autre combat à mener, il reste à battre la campagne. Dans un soupir. Et comme l'errance n'est pas finie, à supporter la faim, à continuer l'oubli. Il faut repartir. Un départ en creuse un autre, tu vois. Et il n'est jamais l'heure de fermer la première porte.

J'ai envie de discuter avec J. J'ai les paupières qui brulent (les heures décalées frappent à la porte). J'ai envie d'inspiration. J'ai faim de la nuit.

Il y a dehors, les crapauds qui hurlent en attendant les pluies, l'averse et le tambourinement de l'eau.

Le baton de pluie glisse à mon oreille, pour s'enfuir à mes yeux.

Tu ne pleureras pas.

Tu es éclose, déjà.

Et tellement peureuse,

Encore blessée (on ne guérira pas, tu le sais)

Encore saignée

J'enveloppe tout de filtres, je coupe les fils (pour mieux les contrôler, tu vois tu vois)

Ces chants, au loin, étouffés, éclairent pourtant,

Quelque chose de mon être.


Frisson




Je veux retrouver le contact du rêve,
La fine cascade qui se glisse



La musique

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