J’ai les doigts qui pétillent. La tête trépigne et le cœur demande. Quoi ? Ecrire. Mais il fallait attendre. Attendre d’être seule, afin de se concentrer. Il est une heure et vingt cinq minutes de la nuit. Seul le ronronnement de l’ordinateur et les claquement du clavier résonnent et rythment le silence de la nuit. Cette nuit brisée par la lumière artificielle d’une lampe de bureau bon marché. Fermer les yeux. Alors. Quoi ? Pourquoi ? Cette envie, ce désir. D’écrire. Introspection. Oui, je sais. J’en ai besoin. Mais quoi exactement ? Tout est flou, pale, hésitant. Tout s’entrechoque, s’emmêle, gronde, hurle et s’éteins. C’est de l’eau qui coule entre les parois fatiguée de ma cervelle naïve et je n’arrive qu’à contenir que de fines gouttelettes insignifiantes du flux pourtant si fort qui me traverse. Soupir. Ouvrir le cœur afin d’observer ces misérables indices. Le voilà qui repart, qui interprète et introspecte. Alors ? Quelques motifs par ci, par là, des émotions, des sensations et des espoirs. Toujours. D’abord, il y a lui. Oui, toujours lui. Et j’ai beau brider mon esprit pour qu’il l’évite. Il revient toujours. Je sais que si j’écris c’est aussi pour cela. Je sais pourtant que j’évite ce chemin. Mais que je ne pourrais le faire longtemps. J’ai conscience que, dans le désert, bientôt, je serais seule avec moi même et la confrontation sera inévitable. Il faudrait que je me lance, maintenant. Je tourne autour du pot depuis déjà une quinzaine de ligne. Depuis le commencement, je sais, je sens que c’est l’une des raison de cette envie profonde de m’exprimer. Ce besoin d’écrire, d’aller sur le piano. C’est lui tout cela, encore lui. Je m’inquiète. Je n’ose pas. J’aperçois aussi une pointe de déception, de lassitude. J’y suis toujours là. Encore encore encore. Je l’ai effleuré de l’esprit toute la journée, en surface, doucement, délicatement. Un peu comme quand on laisse glisser des doigts sur l’eau, avec juste la toute extrémité en contact avec l'onde, et cela donne des sensation de douceur, de flottement, de vol et on laisse aller son bras tout entier dans le liquide si pur. Oui, c’est un peu cela. Juste, agréablement, penser à lui distraitement, relire en diagonale les premiers articles qui parlent de lui. Le laisser s’introduire subtilement au fil des conversations. Puis l’observer s’en aller, tout aussi délicatement. Tel une vague, douce, une caresse. Et l’on frissonne de plaisir. De le voir se dessiner dans l’horizon brumeuse de nos pensée, comme une petit lumière charmante. Mais l’on sent … le vide. Le vide profond, immuable, tapie, derrière ce ciel doux. Il y a le manque, qui déchire le corps en deux, qui presse la tête de se souvenir, à aller puiser au fond d’elle la moindre miette d’image et qui la presse, la maltraite et la tord. Ce manque qui demande le corps, la voix, les gestes et les détails, qui a soif de sa présence, du réel, qui ne se suffit plus des misérables substituts et qui demeure sourd aux supplications pressantes ; fatigante et permanente d’un esprit qui a conscience de la nécessité de l’oubli, du passage à autre chose. Oui. Je le sais, depuis le début d’ailleurs, qu’il faut « oublier », qu’il faut faire taire ces sentiments une bonne fois pour toutes, qu’il faut me détacher de son étreinte. « Patiente. Il te faut du temps. Il faut que tu acceptes de t’arrêter. Le petit chemin de terre, tu le prendras, tu le sais. Mais laisse toi le temps. » Ce sont les mots de la psychologue. Attendre oui attendre. Attendre que tout cela meurt. En fait, j’ai peur de souffrir, j’ai peur d’assister à l’agonie de tout cela. Je ne sais. Je reviens au point de départ, la contradiction initiale. La révolte intérieure. Et je dois retrouver le fil d’Ariane, ou du moins, un point de repère afin de m’accrocher, pour patienter la sortie, mais, au moins, demeurer sereine là dessus. Je tâtonne. C’est normal, mais exténuant. Trouver la juste mesure des choses, l’alchimie qui permettrait de me laisser porter par ces sentiments que, de toutes façon, je ne peux, pas encore, abandonner, et d’y trouver ce que je recherche et qui, me préparera en même temps, à l’avenir, sans lui, du moins pas de cette manière, qui me permettra de m’ouvrir aux autres hommes, vraiment, retomber amoureuse, d’un homme accessible, cette fois, cela ne serait pas plus mal. Je ne sais. Ce qui m’ennuie, c’est cette impression de ressasser les mêmes choses, les mêmes conclusions. Peut être que j’en ai juste fondamentalement besoin, peut être.
Je me posais la question de l’avant, l’avant lui. Je ne sais vraiment ce que j’attendais de l’amour au fond. C’est assez intéressant quand on y pense. J’imaginais cela moins fort pour être honnête. On nous assomme tellement d’amour depuis que l’on est tout petit que l’on a l’impression de la connaître avant même de l’avoir vraiment ressentis. On apprivoise l’idée d’amour, de couple et de sentiments tellement tôt, que la réalité surprend . Pour moi ce fut le cas tout du moins. L’intensité surprend. On ne croit jamais vraiment toute ces histoire d’amour. Elle n’ont tellement pas un goût de réalité qu’elles nous semble toutes hyperboliques. Je ne sais pas réellement pourquoi. Peut être par ce que, en fait, même si c’est quelque chose d’extrêmement banal au fond : tout le monde tombe amoureux, je ne la trouve pas nécessairement inscrite dans le quotidien. L’amour, on partage cela en couple, mais jamais vraiment avec les autres en fait. Même quand elle est toute proche, on ne la ressent pas., vraiment. D’où peut être la nécessité pour certains couple d’utiliser les codes sociaux afin de montrer leur amour. Tant que cela ne nous touche pas, elle ne nous apparaît pas. C’est une espèce d’entité abstraite, lisse, fade, formaté, idéalisée, construite mais tellement irréelle. Et, si au cinéma, dans les livres, les grandes histoire d’amour émeuvent c’est aussi par ce que le lecteur ou le spectateur n’entend pas l’écho du réel à travers cette histoire. Et cela même, s’il a déjà vécu l’amour, car cela s’oublie tellement vite, on reformate tellement rapidement les sentiments, on les lisse à nouveau comme avant. Il y a de toutes façon là aussi un équilibre à trouver dans la relation que nous entretenons avec la notion d’amour, les espoir que l’on y laisse. Personnellement, je préfère en laisser aspirer au minimum, cela évite les complication, les déception. Je me dis seulement que j’écouterais mes sentiments. Point final.
En plus de tout, il y a les appel des corps. Le désir, le plaisir sexuel. J’aime le contact des corps, mais si je n’ai jamais encore fait l’amour. J’aime me serrer contre un homme, sentir sa respiration contre moi. Un souffle. Comme mercredi, avec ce mec, en Angleterre. On se sent femme, on se sent bien. Mais je ne voulais pas l’embrasser. Juste sentir de nouveau un corps près de moi, c’est tout ce dont j’avais besoin. Là aussi, toujours s’écouter. J’ai vraiment découvert à la fois la notion d’amour et de désir. Je comprends vraiment mieux les hommes maintenant, je ne vois plus les choses de la même façon. C’est étrange, puissant et (presque) jouissif … :P
J’écris cela d’un seul jet, je ne me relis pas, vous excuserez les fautes. Je sais que j’ai une chance d’enfer.
Tout à l'heure, je m’envole pour la Tunisie pour dix jours, je vais aller marcher dans le désert, dans les montagnes. Je pense que je n’aurais pas du tout l’occasion de repasser sur internet. En attendant, profitez bien de la vie et surtout, n’oubliez pas de tomber amoureux. =)