Vendredi 28 décembre 2012 à 15:22

Je te regarde, et tu me plais.


Mercredi 19 décembre 2012 à 13:27

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Utilise/221028294182636460E7ljzHrrc.jpgMarthe : Je t'aime. C'est marqué que je dois te dire "je t'aime". Regarde, après mon prénom, il y a deux points puis "Je t'aime". Mais si je ne veux pas ? Je ne veux pas.
Lucien: Par ce que c'est écrit ?
Marthe: Par ce que c'est écrit, et pas vécu, c'est le je t'aime du théâtre, des mots, et de la littérature. Je ne t'aime pas comme cela. Si c'était "je t'aime bien", "je t'aime vraiment", "je t'aime beaucoup", "je t'aime" tout nu, mais avec un grand éclat de dire, de rire, cela irait. Là c'est le je-t-'aime-au-théâtre, ou tant de destins parlent ensemble. Je ne suis pas un destin, nous ne sommes pas un destin. Tu es mon ami.
Lucien: Et si, après mon prénom à moi, il est écrit "Je t'aime" ?
Marthe: C'est ton prénom, c'est ton problème, fais ce que tu veux.

 

Mercredi 12 décembre 2012 à 11:52

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Nouveau/clikclkpropagandamodeinspirationblog06.jpg
Je voudrais, j'aimerais, etc.
J'ai besoin de noter, de marquer, signifier. J'ai des envies subites, et j'ai peur de les oublier, comme j'aurais peur de me perdre en chemin. alors je me dis, il faudrait que je note. Mais face à la feuille, tout s'en va soudain, ou plus exactement, perd son épaisseur.
 
Depuis quelques mois, j'ai très souvent la peur d'avoir oublié quelque chose d'important, parfois c'est assez fort, mon coeur se met à battre, comme un début d'angoisse. De manière générale, c'est le sensation d'un arrière-soi qui perce régulièrement. Un arrière soi remuant qui se manifeste autant qu'il se dévoile. Un arrière soi bouillonnant, souvent triste, souvent irrité et crissant. J'ai l'impression d'être fondamentalement au bord de moi-même, en ce moment - avec les exceptions précieuses que provoque l'action intense, la discussion vraie, la découverte intellectuelle etc. Cet arrière moi n'a pas toujours la même couleur. Avant, c'était une douleur aigue et vrombissante (et en cela, porteuse, j'étais des fois proche de l'impression d'une folie. Folie de l'avènement. J'ai transformé cette douleur en énergie, et la perception de cette intensité en moi m'a rassurée sur ma propre cohérence, et je l'ai rapproché d'un épanouissement profond, qui prenait les habits d'une douleur, mais d'une douleur positive). Là, je dirais, une mer acide. Acidités douces, toutefois, tout se fait lentement, dans un engourdissement murmuré. Je pense en définitive qu'il s'agit d'une sorte de fatigue vitale, profonde, et l'impression, parfois, que je remets des choses pour après, après la prépa, après le concours, après. C'est "normal". Il fallait sûrement que cela arrive. J'ai toujours pensé, vécu que la prépa ne pouvait se vivre, pour moi, qu'avec la construction d'un véritable espace d'air extérieur. Finalement, je me dis que le fait d'être à l'internat cette année me fait peur quant à ce point, et par réaction, je n'ai plus envie de travailler, ou alors qu'en ayant l'impression d'un véritable travail pour le texte, pour le livre, détaché des exigences de prépa. Disons que je force le trait de mes habitudes d'avant, mais parfois cela se confine en un simple refus. Refus. Et j'aimerais écrire autre chose. Et mes envies perlent comme de nouvelles évasions, qui ne se suffisent d'être simplement notées. Ou remise à plus tard, même quand il s'agit de quelques jours.

Alors, je vais au cinéma.

Mais j'aimerais écrire, vraiment. Cesser mes bribes. J'aimerais créer, bricoler. peindre, manger des couleurs. (cf. la photo).

Je ne suis pas triste,mais lassée, je crois. Mais je me cabre régulièrement contre cet état, et je réfléchis à mon avenir, mais cela fait de nouvelles choses à noter, de nouvelles choses à penser, de nouvelles choses que je crois oublier.

Mercredi 12 décembre 2012 à 11:09

"Il y avait une semaine qu'avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké, ou disons-le en malinké : il n'avait pas soutenu un petit rhume...

Comme tout Malinké, quand la vie s'échappa de ses restes, son ombre se releva, graillonna, s'habilla et partit par le long chemin, pour le lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste nouvelle des obsèques. Sur des pistes perdues au plein de la brousse inhabitée, deux colporteurs malinké ont rencontré l'ombre et l'ont reconnue. L'ombre marchait vite et n'a pas salué. Les colporteurs ne s'étaient pas mépris: « Ibrahima a fini », s'étaient-ils dit. Au village natal l'ombre a déplacé et arrangé ses biens. De derrière la case on a entendu les cantines du défunt claquer, ses calebasses se frotter; même ses bêtes s'agitaient et bêlaient bizarrement. Personne ne s'était mépris. « Ibrahima Koné a fini, c'est son ombre », s'était-on dit. L'ombre était retournée dans la capitale près des restes pour suivre les obsèques : aller et retour, plus de deux mille kilomètres."

<< Présent | 1 | Passé >>

Créer un podcast