Dimanche 31 mars 2013 à 0:07

(Incipit)
"Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde.

Hier à huit heures Madame Bérange, la concierge, est morte. Une grande tempête s'élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C'était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l'enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse. Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé : "Ne vous allongez pas, surtout !… Restez assise dans votre lit !" Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis.

Je n'ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde. Je vais leur écrire qu'elle est morte Madame Bérange à ceux qui l'ont connue. Où sont-ils ?
Je voudrais que la tempête fasse encore bien plus de boucan, que les toits s'écroulent,
que le printemps ne revienne plus, que notre maison disparaisse.
Elle savait Madame Bérange que tous les chagrins viennent dans les lettres. Je ne sais plus à qui écrire… Tous ces gens sont loin… Ils ont changé d'âme pour mieux trahir, mieux oublier, parler d'autre chose…
(...)
Sur la fin ma vieille bignolle, elle ne pouvait plus rien dire. Elle étouffait, elle me retenait par la main… Le facteur est entré. Il l'a vue mourir. Un petit hoquet. C'est tout. Bien des gens sont venus chez elle autrefois pour me demander. Ils sont partis loin, très loin, se chercher une âme. Le facteur a ôté son képi. Je pourrais moi dire toute ma haine. Je sais. Je le ferai plus tard s'ils ne reviennent pas. J'aime mieux raconter des histoires. J'en raconterai de telles qu'ils reviendront, exprès, pour me tuer, des quatre coins du monde. Alors ce sera fini et je serai bien content."

***
"Ce qui me taquinait chez eux, c'était de foutre en l'air le pot de colle, toujours en branle sur le réchaud. Un jour je me suis décidé. Mon père en apprenant ça, il a prévenu tout de suite Maman, que je l'étranglerais un jour, que c'était bien dans mes tendances. Il voyait tout ça. "

***

"Dans le noir, derrière la tante, derrière son fauteuil, y avait tout ce qui est fini, y avait mon grand-père Léopold qui n'est jamais revenu des Indes, y avait la Vierge Marie, y avait Monsieur de Bergerac, Félix Faure et Lustucru et l'imparfait du subjonctif. Voilà. "

***
"Nous eûmes de nouveaux déboires avec le "Zélé"... tellement perméable et foireux qu'il s'effondrait dans ses cordes!... Il nous ruinait en hydrogène, en gaz méthanique... A force de pomper tout de même, il prenait un petit élan... Avec deux ou trois soubresauts il franchissait assez bien les premiers arbustes... S'il arrachait une balustrade, il fonçait alors dans le verger...Il repartait encore une secousse... Il ricochait contre l'église... Il emportait la girouette... le peu de gaz s'évaporait... Il a raclé avec son cul toutes les betteraves du Nord-Est. La belle nacelle en rotin, elle avait plus de forme à force... Sur le plateau d'Orgemont, il est resté deux bonnes heures entièrement enfoui, coincé dans la mare, un purin énorme !... Quand on a replié le "Zélé", il sentait si fortement les matières et le jus de la fosse...qu'on a jamais voulu de nous dans le compartiment... On a voyagé dans le fourgon avec l'ustensile, les agrès, la came. "


  "J'suis né en mai, c'est moi le printemps"


Des extraits...Que de conneries !
(Expérience de lecture. STOP. Emportement.STOP)

Samedi 30 mars 2013 à 19:44

Comme des ruisseaux continus, qui s’écoulent régulièrement de mon être en tremblant, comme le flux du sang, invisible et sans retour, comme une douceur brulante qui vient jaillir à même les cieux, comme mon esprit qui pleure, pleure, pleure et s’enroule encore comme on chante après la nuit, comme on crie les nuages
Je suis le bonheur béat du rêve entier,
Et l’espoir qui glisse.
Je suis un enfant revenu, que l’on berce pour la première fois
Et qui courre au creux de la colline,
Dévalant les couleurs de l’aube. 
Je suis une pluie ouverte.
Et la floraison intime, des choses libérées.

 
Dans le souffle nu, perlant au corps du bois creusé, et infiniment pâle, elles glissent ailleurs, et je les suis, et je les vis encore. Elles rient, rient, rient, et elles se précipitent aux alentours.
Je suis ces flux tout-puissants, et la chair du cœur qui les offre. 
Je suis la mer dans l’ordinaire d’un silence trop ancré, machinalement empêchée
Je suis la mer soudainement vivante, déferlante dans les remous des brisures du clavier, dans le chaos soudain de l’harmonie nuptiale, de sa propre promesse d’amour.

Je n'articulerai pas un mot, je ne pleurerai rien.
Je, pour une fois.
 
 

Mardi 26 mars 2013 à 10:30

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Utilise/dc93e8f5f51e5b1ded82d8563907e2b0.jpg
Je suis une rancoeur,
Que vive la colère !
Je suis fatiguée de cette tension sourde,
De la violence palpable face à l'abandon de ton être
De ce putain de silence mi-désolé, mi-stupide
Je suis une rancoeur,
Un mépris tacite, une nouvelle coupe
Je ne te hais pas, ce qui est plus cruel
Je n'arrive pas à laisser couler mon coeur
qQ'il vienne enfin, comme une vague,
Te frapper fort, briser les schémas malheureusement figés
Je me tais, et je souhaite si fort ton absence.
Mais tu es là, mollement, mais là.
La fuite est impossible?
(Alors, alors.
Jets.)

***

Je me protège trop.
J'accumule trop.
Les tensions au creux de mon corps, mon corps fatigué, excuse moi. Je le consolerai.
Mon corps libéré, un peu, sourit doucement.
J'aimerais le nourrir, et balayer enfin le
"Prendre sur soi"
L'expression est impossible, refusée.
Je voudrais.
Et le silence.

"Musicienne du silence",
Je t'appelle. 

Lundi 25 mars 2013 à 8:39

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Blalba/2504495102a1fdd4853d697eaa807510.jpg
A la nue accablante ...

A la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
A même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l'abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d'une sirène.

Mardi 19 mars 2013 à 8:45

Je retourne au coeur, je tangue toujours mais le soleil est là, au creux de la fenêtre.

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