Mardi 18 avril 2017 à 15:09

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Dans un élan maladroit, à mi-chemin entre une nostalgie grisonnante et une passion romantique, je vais commander un café dans cet endroit vert et blanc. Installée sur la grande table, comme avant. Je me raccroche aux branches des petites tâches, pour masquer l’angoisse qui monte, qui monte. Pourtant, il y a quelque chose au fond de moi qui me murmure que j’aime ces situations-là. Mes paupières grésillent sous la fatigue et la peur lancinante. Un douloureux appel à l’intense et le goût de ce rythme effréné. Il n’y a pas si peu d’entre-deux entre mes tentatives d’abolir le temps et celle d’embrasser l’impression pressante de son accélération. L’urgence, l’urgence, pour repeindre l’intime et ses nuances. J’écoute un refrain doux et naïf, un peu au hasard. Il y a cette esthétique d’un gouffre que l’on sent se dessiner et l’adrénaline qui parcoure mon corps.

Sur cette grande table en bois, j’aime être entourée de ces inconnues. Les grandes lampes qui descendent mangent la lumière naturelle et donne l’impression qu’il fait déjà presque nuit. J’ai toujours envie de m’en aller. Et chaque minute de plus me paraît une victoire, immédiatement rattrapée par une forme rance de culpabilité. Je voudrais courir. Me baigner ailleurs. Sauter dans un avion, vraiment. Acculée sur cette table rectangulaire, qui se distingue pourtant par sa hauteur parfaitement ergonomique. J’y suis souvent venue pour faire rempart à l’abandon. Et cette rengaine qui m’invite à croire et à y aller, à me plonger dans l’inconnu. Toujours naïve, toujours naïve, mais esthétiquement séduisante, il faut le reconnaître. Pleine d’images de galaxies et d’étoiles, c’est parlant. Elle m’enjoint à me mettre mes peurs au loin, peut-être même à m’en débarrasser. Qui-sait ?

Je m’imaginais à New York, commander un café et du pain complet, comme Patti Smith, et retrouver la sensation grisante d’être perdue dans une ville immense qui se déroule à l’infini, comme autant de possibles. Le centre de Paris est pavé d’endroits connus et trop foulés, peut-être. Réservoir à souvenirs impromptus et chargé d’errances. J’oublie souvent de regarder la lumière à travers la fenêtre. J’ai souvent oublié le printemps. Jevoudrais ortir, en fait. Sentir l’air sur mon visage et les murmures de la rue.

Dimanche 16 avril 2017 à 23:05

Comme un refrain et comme un rêve, tu me regardes autant. Dans une hasardeuse aventure, l'eau coule le long de mon bras nu. J'aurais la langue déliée à ton corps, que je serais toujours là. Un souffle, parfois, pour me réveiller à ces hallucinations. Ta voix résonne au fond de moi comme une respiration indolore. J'ondule mes mains comme autant de vagues, à la surface de ton espace. Dans une nébuleuse sonore, il y a cet éclat qui se reflète intensément. Le rythme doux de ces poussées répétées et cet enchainement charmant. Mes sens et mon esprit répondent dans une ivresse joyeuse. Je voudrais sentir, sentir l'air le long de nos peaux.

Jeudi 6 avril 2017 à 22:27

Je regarde la fièvre me prendre dans ses bras, ma bouche s’ensevelir un peu et je pars, je pars. J'aurais envie de filer, au loin de mon corps et de tout le reste.

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