Jeudi 28 février 2013 à 23:07
J’ai pleuré toute la rue, tout Paris. C’était un chagrin.
Elle marchait autour de moi, ce n’est pas elle qui bougeait, c’est moi qui voulait disparaitre dans les murs, et qui l’imprégnait des douleurs. Elle avait décidé de marcher, et elle avait décidé que l’on marcherait ensemble.
On buvait un peu de silence, quand c’était trop. Et on parlait de rien.
Les arrêts de métro étaient étranges, et défilaient souvent.
J’ai revécu l’outrage du désespoir. J’ai voulu que ca cesse. Par ce que cela revenait trop.
Elle voulait savoir ce qui se passait, elle voulait savoir. Et elle voulait dire aussi. Je n’ai pas compris qu’elle ne savait pas dire. J’étais un silence aux irruptions, et criant. Elle était un flux désespéré et digne. Et incroyablement droit.
On avait froid, on a commencé à être ivres.
Alors on s’est gueulé dessus. Par ce que c’était vraiment trop. Je lui ai dit de partir, elle avait envie de me tuer. Je lui ai supplié de partir, et elle a eu peur. Et j’ai eu peur, ensuite.
Je lui ai dit, que c’était revenu. Et que j’avais peur, à nouveau peur.
Je l’ai craché et je ne peux pas l’écrire.
J’avais la fontaine dans mes yeux, et ses reflets droits étaient brouillés. Les voitures glissaient autour, sans grande élégance, sans grande fréquente. La canette au loin a tourné un peu. La pyramide du Louvre perlait la nuit, derrière des barrières grises et glaciales ; au centre, trois lignes de lumières. Nous sommes Les marches glaciales. J’ai pleuré toujours. En m’arrêtant. Je crois que j’ai parlé. Elle avait sa main sur mon dos. On avait froid, mais on était ivres. De tristesse, de la contemplation même de ma violence, de nos intenses, de la nuit de Paris, et peut être de nous. L’amitié. Je me suis calmée, ma douleur n’était plus absolument insupportable. J’étais même.
Mon amie, a le nom du jour.
Et puis on voulait continuer à parler, et que la nuit nous protège.
Au milieu du marbre, dans l’ombre. Eclairées par les réverbères, à travers les fenêtres sales et immenses du hall d’honneur.
« Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour ». Les Enfants du Paradis
Jeudi 21 février 2013 à 1:17
Les mots vides sont sur le bord
Et que je veille, et que je veille
Dans l’insanité du soir, vouloir vivre est un sommeil
Que chantent encore les horizons purs
Et leurs tristes agonies.
Que je vois dehors les ilots d’amours,
Les îles aux ordures précoces.
Mon cœur, ma petite franchise, et les cils
Que deviendrez-vous le jour où j’aurais vu
Le monstrueux désastre des plaies blanches
Et des paix volontairement nues ?
Dans « un instantané de velours »,
Le tord presse,
Accablante atonie,
Qui n’a plus rien de la fugace ardeur
Des jours grisés.
Je rebattrai les cartes une nouvelles fois,
Pour lécher les carreaux qui ne reflètent rien
Pour éventrer le sort d’un soupçon d’ailleurs
Et des rêves trop secs, trop rêches et informes
Ou trop laids.
J’entends ce que tu me dis, et je ne pleure pas
J’entends ce que le monde tonne,
Et ce que la raison traverse.
Je conçois les choses comme autant de rivières.
Et la colère même est impuissante.
La colère se cravache en vain dans l’éternel retour,
Des questions-phares, des interrogations brulantes.
Je ne suis pas la perle enflammée, ni même ce qui s’en voudrait.
La Belle aux bois dormant, dans la rue éveillée
Traine sa chevelure comme autant de pétales.
Les miracles se coulent.
Et les espoirs se fondent.
Quand la sensualité vague d’un instant perdu, servira à sauver la mer,
J’aurais déçu le corps des flots entiers
Je t’embrasserais sur la tempe dans un geste irrité
Pour mieux partir.
Dans le silence de la nuit, il n’y a que le bruit des alexandrins
Et toute autre forme pure du sens
Qui courent aux loin, dans des échos hagards, dans la cavité froide
Qui courent aux loin.
L’horizon.
L’horizon est fait de mots
Que je ne peux pas lire.
« L’amour viendra par l’Ouest
Comme un cri cherche une bouche
Il nous ramassera en bordure de déroute »
Qu’est ce que j’en crois, moi ?
Je n’y entends que des pas surpris, et doux.
Je n’y entends que les murmures immenses, qui traversent mon cœur.
Je crois que c’est un nom de l’espoir.
Et ainsi, une phase de la douleur
Qui vient comme des vagues, se jeter contre le sable,
Avec une inlassable croyance, une indicible force.
J’ai perdu Molière au sein des courses folles
Dans les eaux de la mer, et des échos brisés.
L’embrun y el umbral que se retiraban en el aire puro
En mi brazo se vislumbran como hilos
Hilos de hierro fatal.
J’ai crié comme une barque, avec un balancement grotesque
Dans l’immense silence que je suis à moi-même
Et dont ne sort que cet entêtant bourdonnement de la douleur
Qui ne peut pas se dire, ne fait que résonner
Au long de la vie, au creux de chaque pensée
Avec une remarquable rigueur.
Une prouesse d’adaptabilité.
Je suis une peur sans visage.
Et l’identité perdue
Des fleurs d’une page
Qui ne serait pas lue.
Mardi 19 février 2013 à 18:47
Lundi 11 février 2013 à 11:41
Attention, le pseudo c'est lanuitremue, suivi d'une tiret du 8
Lundi 4 février 2013 à 21:45
Je suis une frontière, et j’attends la rumeur
Qui glissera soudain
Et les jours, et les jours
Qui jaillira bientôt, éclatée de mes peurs.
Il est un instant vide, et l’abandon hagard
Et pourtant, et pourtant
Des sales chrysanthèmes et des pelures d’aurores,
De la poussière salie des chaînes d’une gare.
Je suis là, je suis là,
Tacitement ailleurs, pétri de villes chantées
Dans l’horizon du rêve, il sent sa bouche mordre
Les immenses sillons perdus dans la vallée.
Je suis une frontière et j'attends la lueur
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