Dimanche 28 octobre 2012 à 18:35

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"Elle : Oui, ce soir je m'en souviens. Mais un jour, je ne m'en souviendrai plus. Du tout. De rien.
Elle lève la tête sur lui à ce moment là.
Elle : Demain à cette heure-ci je serai à des milliers de kilomètres de toi.
Lui : Ton mari, il sait cette histoire ?
Elle hésite.
Elle : Non.
Lui : Il n'y a que moi alors ?
Elle : Oui.
Il se lève de la table, la prend dans ses bras, la force à se lever à son tour, et l'enlace très fort, scandaleusement. Les gens regardent. Ils ne comprennent pas. Il est dans une joie violente. Il rit.
Lui : Il n'y a que moi qui sache. Moi seulement.
En même temps qu'elle ferme les yeux, elle dit.
Elle : Tais-toi.
Elle se rapproche encore plus de lui. Elle lève sa main, et, très légèrement, elle lui caresse la bouche avec sa main. Elle dit, presque dans un bonheur soudain.
Elle : Ah ! Que c'est bon d'être avec quelqu'un quelquefois.
Ils se séparent, très lentement. (...)
Lui : Parle encore.
Elle : Oui.
Elle cherche. N'y arrive pas.
Lui : Parle. (...)
Elle : Dans quelques années, quand je t'aurai oublié, et que d'autres histoires comme celle-là, par la force encore de l'habitude, arriveront encore, je me souviendrai de toi comme de l'oubli de l'amour même. Je penserai à cette histoire comme à l'horreur de l'oubli. Je le sais déjà."

M. Duras, Hiroshima mon amour

Vendredi 19 octobre 2012 à 15:26

Voici mon personnage, voici au moins son ombre, son ombre qui masque les irrégularités de l’asphalte, son ombre qui veille. Voici mon personnage, je l’invite à parler, je l’invite à se montrer. Voici mon personnage, son nom est perdu, mais voici son ombre, et par là même sa silhouette, et son corps, et sa vie. La carrure s’affile le long du trottoir, elle joue sur les inégalités du goudron, du gravier. C’est un homme d’une force incroyable, voyez-vous, et c’est pour cela qu’il se reflète sur cette rue, dans une image violacée, à la fois intense et transparente.

 

Lundi 15 octobre 2012 à 11:22

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" Vous n'avez encore rien vu"
Alain Resnais

Maintenant que le film décante, je le perçois plus profond. Les jeu des acteurs, les textes, virtuosité de la réalisation. Mélanges théâtre, cinéma et vies.

Lundi 15 octobre 2012 à 10:54


Réchauffée, polie et à l’avenant, le souffle est si fragile en moi que j’ai besoin de le caresser beaucoup de le nourrir et parfois même de l’oublier. Il est temps, maintenant, d’être au monde et de jaillir quelque part, quelque plus. Et vous ?

Jeudi 11 octobre 2012 à 11:19


Papa, est ce que tu te souviens de moi?

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