Mes vacances prolongées ne furent en somme guère douces : il me semble qu’après plus de deux semaine de vacances, ne demeure qu’une envie, qu’un seul désir : changer voir,...fuir. Je me dis prête à tout accepter. Retourner en cours ou bien, recommencer de nouvelles vacances remonter le temps, ou bien l’avancer. Je suis terriblement lasse, intensément fatiguée. J’aimerais arrêter ce carnage émotionnel, affectif et intellectuel. Je n’en peux tout bonnement … plus. Je m’excuse. Mon corps, ma tête, mon cœur, envoient une délégation à l’inconnu, une lettre à l’infini, un cri silencieux porté avec les étoiles. Pourtant, il est vrai que les vacances demeurent habituellement une perspective réjouissante, là, à raison des blocus, j’ai eu une semaine de plus qu’il y en a d’habitude. Néanmoins … je ne sais … cela m’a semblé beaucoup trop précipité. Je n’ai pas eu le temps de me faire à l’idée, l’idée selon laquelle je ne le verrais plus pendant deux semaines et demi. Sur le moment, j’étais brisée, abattue. Je me sentais totalement extérieure à l’euphorie générale, ce qui, de plus, m’a fait rappelé que j’étais de plus en plus seule en ce moment et je sentais que … partir, comme cela, sans le revoir, était tout simplement inconcevable. Je refuse. J’ai pu cependant lui parler en fin de journée et je suis partie. Tant pis. De toutes manières, je jugeais ma réaction du matin bien trop exagérée. Je m’en voulais d’avoir été si triste au début. De m’être une nouvelle mise à l’écart à cause de cette histoires d’hormones totalement immatures et idiotes. Alors, j’ai accepté tout cela. Tellement vite que je me suis dis que c’était la preuve que je ne le l’aimais pas. Cela me faisait assez étrange de me dire cela que … j’aurais aimé, je veux dire, entrevoir l’amour et tout cela mais … en même temps j’étais assez contente car mon histoire étant courut d’avance, je me disais que mon cœur de pierre pouvait à cette occasion me sauver à l’avance de certains dégâts collatéraux.
Cependant, les jours suivant ont été … mornes. J’étais dans un état que j’ai toujours de la peine à définir. Je me sentais étrange … comme … éteinte, oui, c’est le mot. Je ne ressentais … plus rien. Je n’avais envie de rien… Je me laissais vivre. Je me couchais à des heures indues et j’étais réveillée le lendemain vers midi, par les cris de mon frère, porte parole de ma mère, excédée par mon rythme de vie. Personnellement, j’aspirais à la tranquillité de la solitude et l’idée de voir tout ce petit monde à l’étage me rendait de fort mauvaise humeur. En définitive, je m’arrangeais pour sortir le moins possible. Je me tenais au minimum : docteur, danse, cadeau de Noël et sorties prévues depuis longtemps … Le pire c’est que quand j’étais sur place, j’allais beaucoup mieux, je savais moi-même que sortir me faisait un bien fou néanmoins, de retour chez moi, dans ma chambre, je déclinais les invitations et je soupirais à l’idée de devoir descendre manger. Les heures, les minutes passaient. Je demeurais là, totalement vide, à perdre mon temps en cliquant n’importe où ou bien en gribouillant sur une simple feuille de papier. Même réfléchir un tant soi peu profondément me semblait impossible hors de ma pensée. Mon esprit filait, tâtonnait et ne semblait pouvoir se poser nulle part. Je ne pouvais donc même pas essayer de dépoussiérer mon semblant de réflexion, non, je ne faisais rien et je n’éprouvais aucun plaisir à ne rien faire. Bien au contraire. Je m’en voulais, je culpabilisais, à m’en rendre malade, à me tordre le ventre. J’arrivais alors à essayer de fixer ma pensée quelque part cependant, c’était toujours dans des endroits déplaisants et affreusement stériles. Je me surprenais à penser à mes complexes, physiques notamment. Ces complexes que j’avais décidés de mettre au grenier et que, pleine de bonne volontés, j’avais décidé d’enterrer pour ne plus me soucier de mon physique qui, au fond, ne me convenait pas. En somme, la seule chose que j’ai réussis à faire, c’est regarder un manga fleur bleu et particulièrement crétin. Sur le moment, je pensais à autre chose, concentrée sur l’écran et sur le brin d’intrigue (si si je vous jure, il y en avait un peu), je m’offrais un brin de répit. Mais, les vidéos terminées, le retour à la réalité ne se faisait pas sans douleurs. Je pleurais, automatiquement, et comme depuis le début de la semaine, je subissais des émotions contradictoires sans en comprendre la raison. L'ignorance me rongeait. Réfléchir. Aux raisons, au pourquoi du comment. L'introspection intérieur, du moins la tentative m'épuisait. j'étais déjà fatiguée après, j'étais tout bonnement exténuée. J'ai eu des pistes de réponses. une surtout. Quelque chose auquel je pensais, bien sût mais toujours d'un manière superficielle mais rassurante. Lui. Peut être que, tout simplement, j'ai découvert la sensation du manque. Par ce que jamais, je n'avais eu l'occasion de le ressentir en fait . même si je ne suis guère sure de ce que je ressens. Je tatonne. Ce'st une explication. Nous verrons bien.