Lundi 30 mars 2015 à 11:24


Et comme on s'appréhende, à l'envers de nos peaux, et où les mots se glissent, au creux de toi. 
 
Il y a toujours un sursaut physique à t'entendre m'émouvoir, et à t'entendre me caresser,
Parfois même, je sens mon désir proche de la nausée, tellement tes mots me dépassent et m'emplissent. 
Parfois même, je tombe dans un vertige quand tu es pleinement là. 

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Lundi 16 mars 2015 à 17:21

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Je me vois faire, la pensée qui tire avant l'ombre. Le réflexe qui se déroule devant mes yeux/mon coeur impuissants, celui qui consiste à envisager les choses négatives, les points de faiblesse, d'envisager la relation comme étant par essence vouée à finir. Dans un pur instinct de protection. Je sens, j'entends, je vois cet instinct battre. Quelque chose d'insidieux, pour s'empêcher de franchir le dernier pas avant un quelconque abandon, avant l'attachement (même le plus minime). N'envisager que le tempo du toujours incertain et du "prête-à-partir", "prête-à-s'enfuir". Surveiller le terrain, envahie par la prudence. Se protéger dans une distanciation constante dès qu'il n'est plus là. 

Il faudrait faire confiance à la vie, et à l'Autre
(qui ne va pas mourir, qui ne va pas blesser juste au moment du lâcher-prise)
(c'est se faire confiance aussi sur la possibilité même de susciter de l'attachement) 

Poser ceci, voir une photo qui me fait penser à mon père, avoir soudain le coeur qui étouffe un sanglot. Et encore une fois, sentir les choses se passer, comme en spectatrice. 


Je tire avant l'ombre
Et ces accès de mauvaise humeur (et j'ai écris d'abord "mauvaise humaine")
Sans aucune doute ma peur est à la porte
Et dans ces instants rageurs où je me débats comme cette tristesse
Je voudrais avoir l'énergie pour ne rien perdre
Ni aucune facette de moi, ni aucun être, ni aucun désir
Ni aucune opportunité, ni aucune minute désuète
Je voudrais avoir l'énergie pour t'embrasser tous les jours 
Je tire avant l'ombre, avec la lucidité qui toujours m'afflige
Je tire avant l'ombre, toujours aussi précoce
Pour tirer en l'air, signaler une pause, je voudrais crier
Pour tirer en l'air, ni sur soi, je ne trouve plus mes mains
Mes yeux sont encore endormis et tatonnent dans le noir
Je paniquerai presque à l'appel du réveil, encore. 
 

Mardi 3 mars 2015 à 12:14

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tu es pressé d'écrire
comme si tu étais en retard sur la vie
s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
 
hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t'inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement
essaime la poussière
nul ne décèlera votre union.

Mardi 3 mars 2015 à 0:00

https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/65/35/bf/6535bf2ececd27292b8e7d8aa2a2b0b6.jpg© Andrea Tomas Prato Alice’s Art

Ce matin, j'ai été réveillée par le réveil de G². Il est sorti du lit se raser et je me suis rendormie, d'abord en saccades puis profondément. Alors que je me disais pour la millième fois qu'il fallait que je me lève il est revenu vers moi "il faut se lever". Je suis sortie du lit d'un coup. Cette fois, il avait bien compris que je n'aimais pas me lever "au dernier moment" et être en retard. J'ai eu le temps de me maquiller, de  m'habiller tranquillement. Pourtant, arrivée à mon bureau, je me suis rendue compte que j'étais encore en sommeil. Dans la douceur anesthésiante du sommeil. Et mon esprit, face au "travail", aux rapports à relire, aux colonnes à remplir s'en allait simplement. Il s'envolait ailleurs. J'ai mis de la musique, mais au lieu de me réveiller, cela m'a replongé dans une torpeur toute poétique (dans la mesure où grandissait en moi l'impression d'une sursensibilité à mon environnement et à la douceur qui semblait être lovée et continuer d'éclore en moi).

Je ne sais plus exactement comment mais j'ai ouvert, entre les mille onglets de d'habitude, deux nouvelles pages internet: la page d'écriture d'un nouvel article et mon blog. Et j'ai commencé à relire les articles. Je ne les lisais pas tous, surtout au début car je les avais toujours assez bien en tête. Mais peu à peu, je m'arrêtais pour lire, et les articles et parfois même les commentaires.

Il y avait la surprise de retrouver le texte avec des yeux neufs et de ressentir l'émotion que j'avais voulu poser ou transmettre se détacher des mots pour venir me saisir (moi qui était alors dans la position de la lectrice). Puis le texte reprenait - à des degrés divers mais parfois de manière étonnamment distincte - la place dans son temps, et je retrouvais celle qui l'avait écrite, les signifiés que j'avais eu en tête pour telle ou telle chose. A enfiler les pages, les émotions se succédaient avec grande densité, de même que les fils de mon passé, qui réapparaissaient soudain et venaient se tisser les uns aux autres.

Cette somnolence, paradoxale puisqu'elle m'apparaissait tout autant comme une sorte d'état d'éveil profond, m'a accompagnée toute la journée. Et j'ai lu, lu, lu ces mots que moi-même j'avais écris et que je redécouvrais. Avec la bienveillance qu'apporte un peu de recul mais avec la force et la puissance que procurent ces émotions revécues, ces vagues, ces valises de souvenirs sans cesse déposées. J'étais émotionnellement de plus en plus fatiguée mais je me sentais de plus en plus sensible et dans un état de semi-conscience clair. A un moment, j'ai senti que les textes me parlaient moins, et j'étais presque écœurée d'un trop plein de mots. Je ne pouvais plus lire les textes en entier, comme si j'avais trop "mangé". J'ai fermé mon blog, de toutes façons il était tard. J'avais jeté quelques phrases dans l'onglet d'à côté. Je les ai postées sans les relire ("non non, j'en peux vraiment plus, merci") mais avec une certaine forme de confiance ("oui, mettez les moi dans une boîte, je les mangerai demain").

Un peu plus tard dans la soirée, j'ai commencé à lire des mails échangés avec J. Et le flux qui m'habitait depuis le matin a comme repris son cours, dans son élan recommencé de souvenirs, de redécouverte et de relecture. J'ai relu de belles choses et de belles attentions. J'y ai vu une belle relation, et j'ai été fière.

Dans ce mélange de douceur, d'émotions puissantes, de souvenirs, j'y ai senti quelque chose comme une recherche de sens mais surtout, l'élan d'une réparation et d'une bienveillance de mes yeux face à ma vie.


Une partie de moi aimerait encore avoir l'énergie pour se penser cette fois à travers les échos qui me reviennent. Réfléchir sur cette relation à J., sur ce que j'ai vu éclore à nouveau devant mes yeux, sur l'écriture. Sur ces évènements clés que j'ai pensé à écrire ou suggérer et qui viennent architecturer mon existence, à ceux que je n'ai pas écris et qui demeurent pourtant, dans une forme invisible (et dans quelle manière alors, cette architecture est réécriture ?), sur le fait que cela se produit alors même qu'il semblerait que je commence une relation avec G² (et il y a dans cette apparition quelque chose de sa propre bienveillance).

Je me suis aussi souvenue de toutes les personnes qui passaient ou passent ici, les individualités sous pseudo qui parfois sont encore dans les parages, parfois qui renvoient systématiquement à des liens morts (et parfois, quand je relis des mots, et que je me souviens de la relation que nous avions, même par commentaires interposés pendant une petite période ou à une petite fréquence, il y a quelque chose d'un regret et d'un "oh, mais que devient-il/elle?)

mais mes yeux sont de plus en plus envahis par la fatigue et j'ai la sensation que je vais dormir d'un sommeil profond.





Lundi 2 mars 2015 à 18:34

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Dans la ville aux instants lointain, je cherche à nouveau des traces de ce que je fus, de ce que je fuis. Dans l'étrange insolence des premiers rayons d'été, l'espoir vibre en moi et colore de nostalgie les paysages de la rue, l'odeur des trottoirs. 


Je revois défiler les états de mon espoir et j'ai envie de pleurer d'amour. 
Le trop plein de mots et leur avalanche en moi.
Comme la main qui vient courir sur un piano, légère et précieuse,
Il y a les sentiments qui naissent à même les mots,
Entrainent les souvenirs et au-delà
Qui dévalent la pente d'une émotion intime,
Quelque chose de lourd et de puissant
Au moment-même où je me suis demandée
La naissance de l'émotion poétique,
Pour lui dire.


Je retrouverai quelque chose de ma fragilité au sein de la montagne où je me réfugie tant et où tu es venu par hasard. 
Je retrouverai quelque chose aux frontières des grands édifices de pensées qui construisent mon monde
Je retrouverai quelque chose dans le miroir de ta raison (ta raison qui est ta fenêtre, presque unique).
J'irai chercher le presque pour retrouver et chérir ce que le mien nourrit en moi.

Il y a une délicatesse précieuse à ces instants de vie, où je me roule dans l'instant avec une ferveur légère et impatiente, où je décide enfin d'imprimer à mon coeur une nuance de confiance et dans un sursaut de joie, je m'abandonne à ce qui m'est, je le crois, donné. 

Marcher clairement dans une odeur,
Et les oublis du jour
Dans cet espace que l'on s'ouvre
A travers la contrainte du temps
A travers ce que je creuse, 
Dans le blanc de l'ordinateur
Précipité à l'intérieur d'un calendrier carré.
Ouvrir, le livre des mots souvenirs,
Ouvrir la musique d'une chaleur
Se trouver dans la position des pages
Et des couleurs.



La fatigue me pétrie les paupières et l'émotion vient m'accueillir dans son intense quiétude.
Mes yeux dessinent du sens sur tout ce qui leur apparaît.
Mon coeur se froisse, comme lorsque je ressens trop de désir,
Et que j'en ai presque mal,
Perdue aux horizons des signes qui naissent partout où je pose les yeux
Je suis d'un coup dans une ivresse de sensibilité



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