Jeudi 22 mai 2014 à 14:04

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Musique.

Je suis le combat intrépide et l'espoir forcé. Dans la plaine de l'absence je ne sais plus te dire, et je t'oublie peu à peu. Je suis le torrent de larme qui gise au fond de mon coeur, trop souvent empêché. La douleur n'a pas de cri dans la caverne du doute. Je ne te sais plus, Papa. Je suis encore assez faible pour entendre mon ventre se tordre quand je pense à toi, quand je pense à toi fort, que j'ose aller plus loin que le simple effleurement de la pensée, quand j'ose ouvrir ce livre désespérément trop vide, de notre vie à partager. Je ferme les yeux quand ce n'est plus supportable. A quoi cela rime-t-il ? Mes souvenirs deviennent plus flou, le temps passe, je vis. Je vis mais je ne peux pas m'approcher du trou noir qui est là, de ce puits que je garde au coeur de moi-même. Que je garde. Quand j'ai le courage d'y jeter un mot, je n'entends que l'écho de mon être qui se recroqueville. Papa.
 

Dimanche 18 mai 2014 à 20:10

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Samedi 10 mai 2014 à 21:29

Je suis de la fenêtre la pluie qui se déverse et frappe les toits.
Aux lignes surplombantes des cheminées de feu,
Le ciel parait si loin, et si tassé
Le ciel s'en est allé, abattu par l'eau


Jeudi 8 mai 2014 à 13:59

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(Musique)

J'étais sur la mer, et les voiles se déployaient. Le bateau avançait dans la nuit sur une eau calme et inconnue. Il faisait froid, la mer avait fait son chemin entre deux montagnes. Et nous voguions. Toi, tu étais dans une embarcation à l'arrière, tenue par une longue corde, une corde de plus en plus longue, qui se déroulait dans l'océan, et plongeait dans l'eau. Même si je t'oubliais souvent, tu étais là; nos embarcations reliées. Je ne le savais plus mais tu étais là. Parfois je t'apercevais, poussé par le flux de l'eau dans l'horizon de mon regard, et on se faisait signe. C'était rarement très long. On se manquait souvent. Alors, c'était un membre de l'équipage qui me disait "il était là, il aurait voulu vous voir". Et je t'attendais un peu pour te répondre, puis je me lassais.

La mer et les rivières défilaient en nous parlant du temps. La forêt et les vents avançaient au rythme de l'eau. La corde se déroulait à l'infini, sans s'emmêler pourtant. Qui étais-tu alors devenu ? Parfois, je doutais même de pouvoir te reconnaître, au creux des nuages qui descendaient, au coeur du brouillard qui habitait l'horizon. "Il était là cette nuit, mais vous dormiez. Il n'a rien voulu dire." "On l'a aperçu au loin, il semblait vous chercher". Au réveil, la sensation de t'avoir manqué, cette émotion d'arrière-plan qui me prenait le coeur, et puis le quotidien te portait hors de mon souvenir. Parfois, à l'approche d'une île connue, je croyais pouvoir te croiser. Je déchiffrais le rivage puis je m'éloignais des côtes. Des fois je t'avais vu, des fois nous nous étions même parlé. Tu me paraissais peu à peu appartenir à une autre vie. Toi, le passé, l'oubli et les murmures du temps.

***

Dans un autre monde, dans une autre vie, dans une autre forme d'endroit. J'aurais pu partir. Dans l'instant qui fut là, et la secousse indicible, invisible et fugace, qui ne dit pas son nom. Alors que mon esprit reprenait des forces, je touchais le bord de l'eau et mon coeur reprenait de l'air. J'ai tourné la tête et j'ai vu la corde se dérouler plus vite et le nœud se défaire. Je n'ai pas bougé, je n'ai rien dit, je n'ai rien senti. Cela ne changerait rien, peut-être ai-je pensé. J'ai vu la corde courir le long du blanc et s'enfoncer dans la mer. J'ai regardé au loin, et j'ai vu que ton esprit n'était pas loin et qu'il s'éloignait plus vite. Tu étais encore si proche. Tu t'éloignais alors, pour t'enfoncer dans le brouillard. Je ne sais pas si tu as déjà vécu cela, si ton bateau était lui, plus libre que le mien. Le lendemain, on m'a dit que tu étais passé - c'est comme si tu avais senti quelque chose. J'ai souri car mon coeur n'a pas frémi. J'ai souri car je t'aime mieux.

C'est peut être un autre monde, peut être une autre vie, c'est une autre forme d'endroit. Je regarde les étoiles au loin. Ma vie avec toi a pris comme en un battement la couleur du souvenir. Les images me paraissent floues, d'un coup, mais j'espère m'approprier alors leur langage. Je ne t'ai pas oublié, je ne le ferai pas (tu es une partie de moi, tu es une partie de ce que je suis). Mais, je me suis en allée, je me suis détachée (alors même que je ne savais pas que tu étais toujours tellement là). Je te sourie à travers la lune. Et je déploie les voiles. 

Mardi 6 mai 2014 à 9:55

Vol en nuit noire, atterrissage manqué.

Dimanche 4 mai 2014 à 22:55

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Quelque chose s'est éteint,
Au fond de moi.
C'est apaisant, tu sais.
Ce fut soudain, au fond, le déclic je l'ai presque vu.
Je peux en retracer les contours, le long des mois,
Des années.
Quelque chose est parti,
Partie de moi.
Avec le sourire, de celle qui sent qu'elle peut enfin me laisser sans inquiétude.
Sans inquiétude.
Sans l'inquiétude, celle transmise entre elles et moi.
Elle est allée se coucher dans l'écrin du souvenir,
Au loin.
Je te regarde et je te vois, comme un disparu
dans les vagues qui se troublent
et c'est enfin complètement possible.
Maintenant que je comprends les racines de mon mal.
Je te regarde et je ne sursaute plus.
Je n'aurai plus qu'à éprouver ta présence, voir si.
Voir si.
Tu es vraiment parti. 
Je le crois, et je le crois tant que l'écrire ne m'apparait plus comme une perte.

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