Vendredi 19 février 2010 à 0:36


La bande d'annonce ne porte pas la magie du film qui, à mon sens, réside dans un tout qui a besoin de s'installer, qui respire, lentement, aux soubresauts de la musique. Mais, je vous la met, pour les quelques images, surtout la première. Et la langue, fermez les yeux.
http://imparfaiite.cowblog.fr/images/chantdesmersdusudphoto3.jpghttp://imparfaiite.cowblog.fr/images/chantdesmersdusudphoto1.jpghttp://imparfaiite.cowblog.fr/images/chantdesmersdusudphoto4.jpghttp://imparfaiite.cowblog.fr/images/575x38514521630f17aill1302910chantsmerssudbis.jpgAkulina est un prénom russe, celui de la femme au fichu qui courrait dans la steppe à en faire chanter les blés. Tu vois ? Il faut qu'on te raconte ton passé pour que tu puisses entendre le présent et l'importance de l'amour. Tu ne le trouveras plus. Prends soin de ta femme, de tes chevaux et de ton sang. Père, je l'aime, plus que ma propre vie. Les enfants vont mourir. Buvons à la santé des hommes. Et l'enfant ? Tu n'es pas un homme. Comment t'appelle-tu ? De quelle couleur sont tes cheveux ? Tu m'as bien traitée de pute ... rires. Tu es nul Ivan, aussi nul que quand tu joues de l'accordéon. Je suis la femme des mers du sud, viens vers moi mon amour.

Il suffirait d'un bruissement de blé, d'un murmure chanté, quelques images en coups de vent et vous prendrez une Russie nue dans vos bras. Pas en pitié mais avec pudeur et fraicheur car le sang irrigue les colères autant qu'il fait battre notre coeur. Oui. Ce film est une ambiance, un univers d'immense qui tremble de fragilité et vous enveloppe dans le même mouvement qui vous pousse à crier. Crier de peur pour un autre en danger.
Ils caressent des yeux leurs blessures d'hommes, les fraternités de peuples où tout le reste semble illusoire. Et l'homme a le vertige ,encore. Dans ces paysages trop grand pour lui, ces combats qu'il ne comprend pas, ce quotidien qui ne passe jamais d'amertume. Et pourtant. Tout craquèle d'espoirs, de ces visages ravagés qui n'en faut qu'exploser de beauté. Tout vacille d'amour. Et tous chantent en silence le même chemin que le cavalier qui tisse le sien, à la recherche de la femme des mers du sud pour panser la tristesse, le gouffre de notre être qui avale le desespoir, pour mieux le laisser nous dévorer. "Délivre moi de mon chagrin"



Beaucoup de bruit pour rien et peut être pour tout. Je te dérange mon ange ? Qui a compris ce que l'autre sait ? Eh Quoi ! N'est-ce pas cela ? Je quiproquote allégrement pendant que mon coeur et mon corps se chantent de tout.

La fantaisie des théâtre hurle en cacophonie régulière. J'ai beaucoup aimé cette fresque en 1000 temps et mouvements. Les voix de certains. Tous, une présence. Et un des acteurs, était magnifique.

Excusez moi, il est tard
Et on n'y comprend plus.

Lundi 15 février 2010 à 16:07

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/allainleprest6102jpg6102556x556-copie-1.jpgAllain Leprest

[...]
Il pleut sur la mer et ça sert à rien
A rien et à rien, mais quoi sert à quoi ?
Les cieux, c'est leur droit d'avoir du chagrin
Des nuages indiens vident leur carquois
C'est l'été comanche
Sur la Manche

Il pleut sur la mer, l'eau, quelle imbécile !
A croire que la mer se pisse dessus
Saborde ses ports, ses cargos, ses îles
T'as l'air d'un moineau sous mon pardessus
D'une corneille blanche
Sur la Manche

Il pleut sur la mer et ça nous ressemble
De l'eau dans de l'eau, c'est nous tout crachés
Et nos yeux fondus au coeur de septembre
Regardent rouler des larmes gâchées
Curieuse avalanche
Sur la Manche

Il pleut sur la mer, c'est con comme la pluie
Peut-être c'est nous qui sommes à l'envers
L'amour a des nœuds plein sa mise en plis
Ca nous fait marrer, il pleut sur la mer
Aujourd'hui dimanche
Sur la Manche
 
Il pleut sur la mer
[...]
J'ai peur de vous de moi j'ai peur
Des yeux terribles des enfants
Du ciel des fleurs du jour de l'heure
D'aimer de vieillir et du vent

J'ai peur de l'aile des oiseaux
Du noir des silences et des cris
J'ai peur des chiens j'ai peur des mots
Et de l'ongle qui les écrit

J'ai peur des notes qui se chantent
J'ai peur des sourires qui se pleurent
Du loup qui hurle dans mon ventre
Quand on parle de lui j'ai peur

[...]
J'ai peur d'une pipe qui fume
J'ai peur de ta peur dans ma main
L'oiseau-lyre et le poisson-lune
Eclairent pierres du chemin

J'ai peur de l'acier qui hérisse
Le mur des lendemains qui chantent
Du ventre lisse où je me hisse
Et du drap glacé où je rentre

J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur
J'ai peur

J'ai peur de pousser la barrière
De la maison des églantines
Où le souvenir de ma mère
Berce sans cesse un berceau vide

J'ai peur du silence des feuilles
Qui prophétise le terreau
La nuit ouverte comme un oeil
Retourné au fond du cerveau

J'ai peur de l'odeur des marais
Palpitante dans l'ombre douce
J'ai peur de l'aube qui paraît
Et de mille autres qui la poussent

J'ai peur de tout ce que je serre
Inutilement dans mes bras
Face à l'horloge nécessaire
Du temps qui me les reprendra

J'ai peur

[...]
Et ce que je raconte
Dans tout ce qui remonte
C'est peut-être pas vrai
Je suis né au hasard
Nu dans la même gare

D'où je repartirai
Sans avoir jamais su
Si j'étais attendu
Si j'ai fait bonne route
Si j'étais un pékin
Qui attendait quelqu'un
Sans que quelqu'un s'en doute
[...]

J'étais un gamin laid


[...]
Le temps de finir la bouteille
J'aurai touché la double paye
J'aurai ach'té un cerf-volant
Pour mieux t'envoler, mon enfant
Un lit doux et un abat-jour
Pour mieux l'éteindre mon amour
Dans une heure, un litre environ
J'aurai des lauriers sur le front
Je s'rai champion, j'aurai cassé
La grande gueule du passé

Ca s'ra enfin demain la veille
Le temps de finir la bouteille
[...]

Le temps de finir la bouteille
Et chiche que la poule essaye
De voler plus haut qu'un gerfeau
Chiche que le vrai devient le faux
Que j'abolis le noir, le blanc,
La prochaine guerre et celle d'avant
Les adjudants de syndicats
La soutane des avocats
Les carnets bleus du tout-Paris
Le dernier-né du dernier cri
La force, le sang et l'oseille
Le temps de tuer la bouteille
Le temps de tuer la bouteille

Le temps de finir la bouteille


Les frissons susurrent des instant de plénitude.
Cet homme, est juste magnifique.

J'aimerais vous faire écouter mais sur deezer, il n'y a pas les bonnes versions des chansons et je n'ai pas trouvé d'hébergeur.

Samedi 6 février 2010 à 0:16

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/SousloeildOedipe63931cMarioDelCurto969e1.jpgSous l'oeil d'Oedipe

J'aime quand les acteurs courent, dévalent sur la scène, à toute ampleur, les jambes qui arquent, les pieds qui plient.
Quand ils hurlent les colère dans les tréfonds des oubliés, essuient l'amour d'une poignée brut de son et foutent la vie à terre en brayant leurs tripes. J'aime quand ils la relèvent ensuite avec la même violence intacte dans son morceau entier d'incertitude folie, les yeux fous et la bouche grande ouverte. Le souffle qui les emplie et les vide à la fois est comme une arme qui les transperce toujours plus douce . J'aime quand la nuit ravale les crachats du jour et les transforme en étoiles, en lune et rêve, aux yeux de la poussière pensante des masses enivrées de plaisirs. J'aime la sensualité rance des courbes du corps criblé. J'admire les cheveux en bataille des rues égarées dans la profondeur des villes.
J'aime mon être enfin en mouvement, dans la foule des riens, libéré de sa prison de drap. Cette cage de soi où la pensée se tapisse, habillée dans de sombres miroirs. Et tant pis si mon corps souffre, ses clapotis de douleur qui respirent sous ma peau sont juste des pacotilles de fille aseptisée. Je me saigne plus aux griffes déposées dans le délire fiévreux, des amours calcinés d'eux mêmes, des espoirs avachis sous leur poids de puissance, des tristesses ruminantes dans mon estomac qui crie. Ces moments où je pleure des cendres pour me fermer les yeux et me ligote moi même à des cadavres d'espace ou de temps, de tout, même de rien. Par ce que le rien, on peut aussi se le reprocher. Mon pensée malade tord mon corps en mille. Et mon ventre en morceau vomit des pensées mangées qui m'infectent. Je suis liée entre mes deux pôles qui ne sont même plus deux. Ma chair et mon esprit. A la Kundera, l'équipage sur le quai qui chante. Moi, il chante toujours mon équipage. Je peux le déguiser mais mon intérieur imprègne mon corps dans sa moindre parcelle. Je déborde de vie, comme je déborde de passion et d'envies. Et je pourrais me noyer, je pourrais.

La femme qui dira cela ? Est ce elle ou moi ?
Antigone, Ismène ...
Ou les fleurs des personnages, dans les prairies du charnel.
(En fait c'est une autre façon de faire les critiques, livres films ou je sais quoi, d'écrire dans l'élan, sans rien ni filet, ce qui passe par la tête, après. Eloigné ou pas, on en sent des chuchotements)

Jeudi 4 février 2010 à 23:23

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Mardi 2 février 2010 à 14:14

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/6a00e5508e95a988330128773b6edb970c640wi.jpgEt s'il abandonne ? Qu'à reste -t'il ?
Les chants mal-abris des formules oubliées ?
De celles, qui ne s'oublient pas, mais s'enterrent.
Mes yeux me brulent.

Mon souffle arraché des transport oniriques, tu t'écrases en pointillés dans les soubresauts du noir. Ma chambre tourne, vole et mon corps s'affale une nouvelle fois. La lave de mes yeux ne sont pas des pleurs mais une fatigue étrange qui m'emprisonne. Qui est elle ? La fièvre m'enclave, la douleur est léthargie. Alors je pense, à tout ce que je blesse, casse en spontanée. 

Le monde en images déconstruites et remodelées, une métaphore filée des mouvements entiers. Et les rêves l'explorent ...

Deux marchands de jouets, sur la même rue piétonne, face à face, une bataille à coup de ventes de jouets en métal, des bonshommes façonnés, des fusées et même une jarre en osier. L'extérieur de l'un est marron et beige, l'autre est bleu et blanc, l'intérieur du premier est rouge, l'autre est noir. Et c'est beau, à chaque fois, mais beaucoup trop froid pour des marchands de jouet. Les deux familles se détestent et s'espionnent. Chaque jour, on sort les jouets des vitrines pour les installer sur les trottoirs. Les gens les prennent en passant, les achètent sans cesser de marcher. [...] L'image finale est la rue éclairée par le soleil. - Un couloir inventé du lycée, c'est la sortie du conseil de classe. Un élève arrive, avec une arme et commence à tirer. Je me jette sur Lui, lui hurle de s'en aller, qu'ils s'en aille tous. Puis, je frappe l'adolescent à l'arme, je le calme, comme un bébé. Il se blottit contre moi et laisse tomber son pistolet. Ce dernier rebondit sur le sol et j'avale une balle dans la poitrine - Un lit très blanc dans une grande chambre qui déborde de lumière. A la fenêtre, on voit le soleil et un jardin, les plantes viennent chatouiller les carreaux. Elle met de la musique sur un ordinateur, pendant qu'un homme fume. Elle est nue, lui aussi. Elle s'approche de lui, il la repousse un peu. Elle insiste. Il sourit et elle se blottie sur son ventre (L'homme, il sortait d'un film, pas beau, mais beau.) -  Elle est dans un grand couloir, où les fenêtres sont hautes et les murs tapissés de vieux carreaux bleus vers. Elle leur explique qu'elle doit sauver quelqu'un, ils lui réponde qu'elle veut se tuer. - Une grande chaise, peinte en violet clair, en violet doux dans une grande salle de lumière. Sur chaque mur, une grande fenêtre. Il y a une flute sur le côté et une femme, très belle, qui écrit. Un long silence, on entend juste murmure la plume sur le papier. La femme soudain se retourne : " Je t'attendais". - Un arbre pleure.

Je te perd de plus en plus, caressée des regards vaincus et de la poussière qui, déjà, façonne nos souvenirs. Pourtant à la lumière qui en brule toujours les contours, je pleure.

(Tes silences sont de trop. )
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