Les mots vides sont sur le bord
Et que je veille, et que je veille
Dans l’insanité du soir, vouloir vivre est un sommeil
Que chantent encore les horizons purs
Et leurs tristes agonies.
Que je vois dehors les ilots d’amours,
Les îles aux ordures précoces.
Mon cœur, ma petite franchise, et les cils
Que deviendrez-vous le jour où j’aurais vu
Le monstrueux désastre des plaies blanches
Et des paix volontairement nues ?
Dans « un instantané de velours »,
Le tord presse,
Accablante atonie,
Qui n’a plus rien de la fugace ardeur
Des jours grisés.
Je rebattrai les cartes une nouvelles fois,
Pour lécher les carreaux qui ne reflètent rien
Pour éventrer le sort d’un soupçon d’ailleurs
Et des rêves trop secs, trop rêches et informes
Ou trop laids.
J’entends ce que tu me dis, et je ne pleure pas
J’entends ce que le monde tonne,
Et ce que la raison traverse.
Je conçois les choses comme autant de rivières.
Et la colère même est impuissante.
La colère se cravache en vain dans l’éternel retour,
Des questions-phares, des interrogations brulantes.
Je ne suis pas la perle enflammée, ni même ce qui s’en voudrait.
La Belle aux bois dormant, dans la rue éveillée
Traine sa chevelure comme autant de pétales.
Les miracles se coulent.
Et les espoirs se fondent.
Quand la sensualité vague d’un instant perdu, servira à sauver la mer,
J’aurais déçu le corps des flots entiers
Je t’embrasserais sur la tempe dans un geste irrité
Pour mieux partir.
Dans le silence de la nuit, il n’y a que le bruit des alexandrins
Et toute autre forme pure du sens
Qui courent aux loin, dans des échos hagards, dans la cavité froide
Qui courent aux loin.
L’horizon.
L’horizon est fait de mots
Que je ne peux pas lire.
« L’amour viendra par l’Ouest
Comme un cri cherche une bouche
Il nous ramassera en bordure de déroute »
Qu’est ce que j’en crois, moi ?
Je n’y entends que des pas surpris, et doux.
Je n’y entends que les murmures immenses, qui traversent mon cœur.
Je crois que c’est un nom de l’espoir.
Et ainsi, une phase de la douleur
Qui vient comme des vagues, se jeter contre le sable,
Avec une inlassable croyance, une indicible force.
J’ai perdu Molière au sein des courses folles
Dans les eaux de la mer, et des échos brisés.
L’embrun y el umbral que se retiraban en el aire puro
En mi brazo se vislumbran como hilos
Hilos de hierro fatal.
J’ai crié comme une barque, avec un balancement grotesque
Dans l’immense silence que je suis à moi-même
Et dont ne sort que cet entêtant bourdonnement de la douleur
Qui ne peut pas se dire, ne fait que résonner
Au long de la vie, au creux de chaque pensée
Avec une remarquable rigueur.
Une prouesse d’adaptabilité.
Je suis une peur sans visage.
Et l’identité perdue
Des fleurs d’une page
Qui ne serait pas lue.
("c'est superbe" n'est même pas à la hauteur mais c'était le seul candidat)