Mercredi 12 décembre 2012 à 11:52

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Je voudrais, j'aimerais, etc.
J'ai besoin de noter, de marquer, signifier. J'ai des envies subites, et j'ai peur de les oublier, comme j'aurais peur de me perdre en chemin. alors je me dis, il faudrait que je note. Mais face à la feuille, tout s'en va soudain, ou plus exactement, perd son épaisseur.
 
Depuis quelques mois, j'ai très souvent la peur d'avoir oublié quelque chose d'important, parfois c'est assez fort, mon coeur se met à battre, comme un début d'angoisse. De manière générale, c'est le sensation d'un arrière-soi qui perce régulièrement. Un arrière soi remuant qui se manifeste autant qu'il se dévoile. Un arrière soi bouillonnant, souvent triste, souvent irrité et crissant. J'ai l'impression d'être fondamentalement au bord de moi-même, en ce moment - avec les exceptions précieuses que provoque l'action intense, la discussion vraie, la découverte intellectuelle etc. Cet arrière moi n'a pas toujours la même couleur. Avant, c'était une douleur aigue et vrombissante (et en cela, porteuse, j'étais des fois proche de l'impression d'une folie. Folie de l'avènement. J'ai transformé cette douleur en énergie, et la perception de cette intensité en moi m'a rassurée sur ma propre cohérence, et je l'ai rapproché d'un épanouissement profond, qui prenait les habits d'une douleur, mais d'une douleur positive). Là, je dirais, une mer acide. Acidités douces, toutefois, tout se fait lentement, dans un engourdissement murmuré. Je pense en définitive qu'il s'agit d'une sorte de fatigue vitale, profonde, et l'impression, parfois, que je remets des choses pour après, après la prépa, après le concours, après. C'est "normal". Il fallait sûrement que cela arrive. J'ai toujours pensé, vécu que la prépa ne pouvait se vivre, pour moi, qu'avec la construction d'un véritable espace d'air extérieur. Finalement, je me dis que le fait d'être à l'internat cette année me fait peur quant à ce point, et par réaction, je n'ai plus envie de travailler, ou alors qu'en ayant l'impression d'un véritable travail pour le texte, pour le livre, détaché des exigences de prépa. Disons que je force le trait de mes habitudes d'avant, mais parfois cela se confine en un simple refus. Refus. Et j'aimerais écrire autre chose. Et mes envies perlent comme de nouvelles évasions, qui ne se suffisent d'être simplement notées. Ou remise à plus tard, même quand il s'agit de quelques jours.

Alors, je vais au cinéma.

Mais j'aimerais écrire, vraiment. Cesser mes bribes. J'aimerais créer, bricoler. peindre, manger des couleurs. (cf. la photo).

Je ne suis pas triste,mais lassée, je crois. Mais je me cabre régulièrement contre cet état, et je réfléchis à mon avenir, mais cela fait de nouvelles choses à noter, de nouvelles choses à penser, de nouvelles choses que je crois oublier.
Par maud96 le Mercredi 12 décembre 2012 à 12:50
J'aime beaucoup ce texte... si bien écrit, et surtout cette analyse très fine de tes "élans" contrariés par l'"usure" du travail de prépa.
Comme je comprends cette aspiration à des espaces-temps de "respiration"
... et j'aime beaucoup cette photo "artisanale" ! Comme tu le dis, plus que quelques jours...
Par monochrome.dream le Mercredi 12 décembre 2012 à 18:09
Moi aussi j'aime beaucoup cet article.
Des fois, ce même type de sensation me laisse comme gommée, comme si j'avais laissé ma vie en pause pour satisfaire à des exigences secondaires. Au-dedans, ça proteste, bien sûr.
J'espère que tu tiendras le coup, cette année.

(Et ton miel n'est pas tombé dans les oubliettes, au fait ; c'est juste moi qui n'assure pas ; mais tu auras une réponse cette année, si si !)
Par Macmouth le Jeudi 13 décembre 2012 à 20:46
Ton commentaire m'a fait plaisir :) Cela faisait tellement longtemps que je n'avais rien écrit de constructif et je me sens tellement en décalage avec mon blog que je ne savais pas vraiment comment revenir. Comme le temps me manque plus que jamais cette année, j'ai donc décidé de faire un petit "article-emploi du temps". Ravie qu'on puisse y trouver de l'intérêt !

Je crois en tout cas que, quoique tu écrives, il y aura toujours beaucoup d'émotions et de poésie.
Sais-tu ce que tu veux faire "après" la prépa ?
Bon courage en tout cas, malgré la lassitude, parfois, il arrivera un temps où tu te sentiras forcément mieux :)
Par MarquiSe le Dimanche 16 décembre 2012 à 15:40
La photo est magnifique ! Tu trouveras le temps quand le moment sera venue d'écrire et autres. Il parait qu'il y a un temps pour tout et sûrement ton cerveau est accaparé par trop de choses
Par imparfaiite le Mardi 18 décembre 2012 à 21:21
:) A priori, je me dirigerais vers un master Affaires Publiques ^^
Par imparfaiite le Mardi 18 décembre 2012 à 21:22
Ne te tracasse pas pour le mail ;)
Par lancien le Vendredi 11 janvier 2013 à 17:52
L'écriture est belle, mais la situation est subtile, cette lassitude apèrs un gros effort et un changement de cap. Il faut le temps de s'habituer pour reprendre le cap
 

Chuchoter à l'oreille









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