Quelque chose de troublant de voir la compagne de galère par excellence, finalement, s'en sortir. Oui. Paradoxalement troublant: à la fois la joie, de la voir - enfin - sortir de l'eau et le vertige - tout de même - de se retrouver en face de soi-même, face à la douleur. Avec la culpabilité de se dire, que si moi je n'ai pas de sortie de secours, c'est ma faute (par ce que je n'ai fait/pas fait quelque chose - par ce que de toute façon gnagnagna) .Il y a ces douleurs toujours plus dures, quand on a ce réflexe de toujours s'en vouloir: "oh, et puis tu te complais" "oh et puis tu exagères".
Quelque chose qui m'a frappé, c'est quand je me suis rendue compte, à travers ses mots, que j'étais la seule du trio (trio fondamental et fusionnel) qui, finalement, ne tire rien de véritablement positif lié à l'année dernière: non que tout fut noir mais, non, rien de fondamentalement positif, quelque chose du genre "c'était vraiment dur mais....". Rien qui permet de me consoler, finalement, de tout cela. Me permet de dire, véritablement "que ça valait le coup". Je ne regrette pas, je sais fondamentalement qu'il fallait que je fasse cette autre année. Mais. Je me revois trop fixer le mur, roulée dans ma couette. Je me vois trop fuir. J'ai l'impression d'un néant là où les deux autres - grâce à l'amour, ben voyons - ont réussi à rendre cela positif. Ca me fend le coeur, quand je les entends dire qu'elles ont des souvenirs géniaux/importants, que finalement "la khube c'était dur mais".
Je le sens tout faible, moi, mon "mais". Il existe, mais il est tout faible, tout petit, pas franchement prometteur.
Il s'est passé des choses importantes, des troubles qui sont venus réveiller des choses qui devaient l'être: mais, mais, mais.
Mais pourquoi tout sous le signe du trouble, de la douleur ? Douleur nécessaire, je veux bien l'espérer.
Mais ca s'arrête quand ?
Et j'en ressors quoi ?
Ce temps tué, nié, vraiment ?
Ce temps tué, nié, vraiment ?