Fulgurance indicible de la passion qui se vit
Et le désir chante.
Le ciel de Paris se grise à l'approche de la nuit, je me raccroche à la fenêtre, la respiration calmement malmenée par l'aspiration de ce charme tranquille. J'ai peur. J'ouvre l'air pour le sentir sur ma peau. Le quartier est calme et les arbres veillent, comme à leur habitude. Je pense à cette succession de jour qui ne cesse de me donner le vertige, je ressens le labyrinthe de gouffres entre les représentations de cette réalité où je vis et la façon même dont elle peut se vivre. La richesse ambiante se trahit mais ne pénètre pas. L'eau grésille encore une fois. Le symbole assagi de la vie étudiante, sachet de thé, café soluble ou cappuccino. Je suis étudiante. Et je ne sais ce que cela signifie. Je perçois et je garde en tête le mythe que j'en avais. L'eau bout enfin. La fenêtre m'enveloppe toujours et la chaleur du liquide me libère. Les paysages me questionnent toujours et c'est l'intuition esthétique qui me fascine le plus. Le ciel de Paris est noir mais le quartier ne tombe pas, la luminosité éperdue des réverbères. Le temps glisse entre les instants qui se succèdent. Mon regard est vide. Je ne peux m'empêcher de penser. A cette vie qui a perdu ces attaches, avec la routine passée et les projections. Je me presse contre la vitre, indicible éclat. Immensité de lumière. y a nous, ce n'est pas un sens, c'est pire. La chaleur élancée me traverse la bouche. J'ai l'intérieur à craquer, de la poésie qui se jouit, en contraste même avec.
Poème en prose...