Rien ne s’était passé comme prévu. Il m’appelle et il me dit « je crois que la liste est là ». De l’autre côté de la pièce, elle regarde une vidéo et moi j’ai mon monde qui s’effondre « je ne suis pas dessus ? ». Je garde une contenance en me saisissant de mon ordinateur, quelque chose qui résonne à tout rompre en moi. Et puis, l’espoir que si, j’y suis, et que c’est pour me laisser la surprise. La liste défile devant moi. Je n’y suis pas, je n’y suis pas, je n’y suis pas.
J’avais l’espoir, mais je n’y suis pas. La partition ne s’est pas jouée comme tous ces films, là, où le chemin mené d’embuches, de fatigues, d’efforts (résumé parfois en quelques plans) mène à cette scène où, oui, l’héroïne est sur la liste. Je n’y suis pas. Je suis triste car je n’y suis pas. J’ai passé pas mal de concours dans ma vie, avec ce luxe que ceux que je n’ai pas eu ne m’intéressaient pas. Celui-ci, j’y allais pragmatiquement et je le voulais. Je ne passe pas la première étape.
C’est amer mais là, au lendemain, je me sens juste fatiguée. J’aurais aimé que cela soit plus simple. Je suis un peu perdue dans ma journée, dans ma semaine, avec tout ça qui tombe plus tôt, et puis la fin du chemin, un peu brutale. Je me dis simplement que je n’ai pas été à la hauteur ou, tout du moins, qu’on a été meilleur que moi. Je sais qu’il va fallait recommencer à « chercher », quoi faire, prendre de nouvelles décisions. Des angoisses à venir. J’aimerais que tout se passe très vite, comme quand je me mets à ranger, presque avec fureur. Mais j’aurai besoin de temps, pour réaliser, réfléchir un peu. Mais l’argent va jouer la montre, au moins virtuellement. Des années que j’ai désormais une visibilité sur ma vie à quelques mois, et ce n’est pas fini, du coup. Pourtant, des années que j’aimerais « me poser », dans quelque chose de tranquille, pas trop injuste et puis voilà, me lover dans une routine un peu stable, avec un peu d’argent et mon copain, et mes amies. Je ne prétends pas avoir des désirs forts et hauts. J’aimerais me reposer longtemps, je crois. Je voudrais que tout ça passe très vite, oui. Qu’on arrache un nouveau membre, si besoin. Qu’on cautérise au feu, et ça peut accélérer les choses. Mais la perspective, c’est plutôt, une énième période de transition, d’attente et de flous, et puis des questions, des culpabilités (l’argent, l’argent), un peu de découragement (mais ça je sais faire). Je sais que je vais, comme on me le dit, « rebondir », je sais juste que cela ne va pas être agréable et j’aurais aimé ne pas avoir à vivre cela. Je ne m’inquiète pas, au fond, j’appréhende juste d’ouvrir la période qui s’annonce, de gérer les projections, les envies, la fatigue, la santé mentale, le « j’en-peux-plus-je-veux-juste-que-ça-se-finisse ». Et puis, l’amour que je reçois autour de moi, dans ces diverses formes, rejeter au creux de moi ces petites voix criardes qui disent que je ne mérite rien (parfois, quand c’est trop fort, je n’écoute plus la personne devant moi, ou son message. Les mots se détachent lentement et deviennent glacés : « on ne parle pas de moi, on se trompe »). Tellement de temps perdu, mais je retrouverai tout ça plus tard, j’imagine. Et j’entends ces choses quand même, je le crois.
Je ne sais pas si je résisterai, ou si c’est même important, à faire l’inventaire de mes regrets. Disons, faut-il mieux le faire consciemment que de laisser les couleuvres siphonner des choses en contre-bas. Dire « je pense que j’aurais pu et du plus travailler », au-delà de tout concept de vérité ou de justesse. Dire, et écrire. Envoyer des bouteilles à la mer de mon propre esprit, et des gens que j’aime. Pouvoir aller dans les bras de Guillaume et lui demander : « je ne t’ai pas déçu ? ». Ce matin, enfin hier soir, j’ai envoyé « tu as honte de moi ? ». Il m’a dit « Tu vas très loin là… (autre message ensuite) : évidemment non ». J’aimerais aller à la mer et lire lentement un poème, pour qu’il s’égraine le long des vagues et que cela me fasse du bien, que cela me soigne. J’aimerais partir loin et ressentir l’adrénaline de l’avion, de l’aventure facile. Il faudra peut-être que je pleure beaucoup – je me retiens là. C’est la musique, mais je vais avoir envie de pleurer pour tout, peut-être, ou bien je vais me retenir fort.
Je laisse mon esprit s’approprier les choses, avec les mots, avec les concepts (c’est comme ça que je vis, moi), avec les images parfois quand je ne sais pas. Est-ce que c’est retrouver une forme de contrôle ? Une manière de faire naviguer ma tristesse et ma déception dans des eaux connues. Tumultueuses mais connues, dans le creux du lit d’un fleur immense qui me traverse toujours. Penser à respirer, aussi.
J’avais l’espoir, mais je n’y suis pas. La partition ne s’est pas jouée comme tous ces films, là, où le chemin mené d’embuches, de fatigues, d’efforts (résumé parfois en quelques plans) mène à cette scène où, oui, l’héroïne est sur la liste. Je n’y suis pas. Je suis triste car je n’y suis pas. J’ai passé pas mal de concours dans ma vie, avec ce luxe que ceux que je n’ai pas eu ne m’intéressaient pas. Celui-ci, j’y allais pragmatiquement et je le voulais. Je ne passe pas la première étape.
C’est amer mais là, au lendemain, je me sens juste fatiguée. J’aurais aimé que cela soit plus simple. Je suis un peu perdue dans ma journée, dans ma semaine, avec tout ça qui tombe plus tôt, et puis la fin du chemin, un peu brutale. Je me dis simplement que je n’ai pas été à la hauteur ou, tout du moins, qu’on a été meilleur que moi. Je sais qu’il va fallait recommencer à « chercher », quoi faire, prendre de nouvelles décisions. Des angoisses à venir. J’aimerais que tout se passe très vite, comme quand je me mets à ranger, presque avec fureur. Mais j’aurai besoin de temps, pour réaliser, réfléchir un peu. Mais l’argent va jouer la montre, au moins virtuellement. Des années que j’ai désormais une visibilité sur ma vie à quelques mois, et ce n’est pas fini, du coup. Pourtant, des années que j’aimerais « me poser », dans quelque chose de tranquille, pas trop injuste et puis voilà, me lover dans une routine un peu stable, avec un peu d’argent et mon copain, et mes amies. Je ne prétends pas avoir des désirs forts et hauts. J’aimerais me reposer longtemps, je crois. Je voudrais que tout ça passe très vite, oui. Qu’on arrache un nouveau membre, si besoin. Qu’on cautérise au feu, et ça peut accélérer les choses. Mais la perspective, c’est plutôt, une énième période de transition, d’attente et de flous, et puis des questions, des culpabilités (l’argent, l’argent), un peu de découragement (mais ça je sais faire). Je sais que je vais, comme on me le dit, « rebondir », je sais juste que cela ne va pas être agréable et j’aurais aimé ne pas avoir à vivre cela. Je ne m’inquiète pas, au fond, j’appréhende juste d’ouvrir la période qui s’annonce, de gérer les projections, les envies, la fatigue, la santé mentale, le « j’en-peux-plus-je-veux-juste-que-ça-se-finisse ». Et puis, l’amour que je reçois autour de moi, dans ces diverses formes, rejeter au creux de moi ces petites voix criardes qui disent que je ne mérite rien (parfois, quand c’est trop fort, je n’écoute plus la personne devant moi, ou son message. Les mots se détachent lentement et deviennent glacés : « on ne parle pas de moi, on se trompe »). Tellement de temps perdu, mais je retrouverai tout ça plus tard, j’imagine. Et j’entends ces choses quand même, je le crois.
Je ne sais pas si je résisterai, ou si c’est même important, à faire l’inventaire de mes regrets. Disons, faut-il mieux le faire consciemment que de laisser les couleuvres siphonner des choses en contre-bas. Dire « je pense que j’aurais pu et du plus travailler », au-delà de tout concept de vérité ou de justesse. Dire, et écrire. Envoyer des bouteilles à la mer de mon propre esprit, et des gens que j’aime. Pouvoir aller dans les bras de Guillaume et lui demander : « je ne t’ai pas déçu ? ». Ce matin, enfin hier soir, j’ai envoyé « tu as honte de moi ? ». Il m’a dit « Tu vas très loin là… (autre message ensuite) : évidemment non ». J’aimerais aller à la mer et lire lentement un poème, pour qu’il s’égraine le long des vagues et que cela me fasse du bien, que cela me soigne. J’aimerais partir loin et ressentir l’adrénaline de l’avion, de l’aventure facile. Il faudra peut-être que je pleure beaucoup – je me retiens là. C’est la musique, mais je vais avoir envie de pleurer pour tout, peut-être, ou bien je vais me retenir fort.
Je laisse mon esprit s’approprier les choses, avec les mots, avec les concepts (c’est comme ça que je vis, moi), avec les images parfois quand je ne sais pas. Est-ce que c’est retrouver une forme de contrôle ? Une manière de faire naviguer ma tristesse et ma déception dans des eaux connues. Tumultueuses mais connues, dans le creux du lit d’un fleur immense qui me traverse toujours. Penser à respirer, aussi.
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