Mes paupières tremblent un peu.
Le passé m’assaille en profondeur mais sans mot. Des lignes de visages se glissent sur la vitre et un sentiment m’attire vers le fond. La nuit envahit la ville et je me sens vide. Je sens ce qui n’est plus. Je sens les souvenirs glisser entre mes doigts. Et mon esprit se cogner aux murs, sans écho. « Les rugissements de l’univers » qui sonnent à mon absence me renvoient en un instant dans l’horizon de la solitude.
Que veux-tu donc ? Dans l’agissement prenant des archanges vibrants, dans l’artistique béance des insomnies vaines, il se déroule quelque chose de moi, quelque chose.
Plutôt que d’entourer de mes doigts la noirceur de ta peau, je bois à même la torpeur l’envahissement de mon âme et les vagues ivres qui viennent manger le rebord de mes draps. J’erre et j’oublie, j’erre et je courre, traquée par mon ombre, impossible à rassurer. Le silence m’assaille et je le repousse de tout mon cœur.
Gratte au fond de mon corps, les poussières qui s’accumulent et viennent appuyer ma poitrine, je coupe le souffle aux tentatives d’ailleurs à la recherche d’une sérénité fictive.
La résilience, au moins en son début, reste une résignation amère !