Jeudi 8 octobre 2009 à 21:10

La matinée se passe et s'enfile. Les choses se bousculent un peu le midi. Les trams bloqués. Toute cette effervescence. J'ai eu peur d'arriver en retard, j'étais là près d'une heure et demie en avance. Je retrouve le paysage lourd en signification des alentours du cabinet. Toujours, il rencontre le coeur serré ou fou, les espoirs et les doutes. Les je chamboulés, tristes, poètes. Jamais indifférent. Je décide de pénétrer dans l'aire de jeu. Plus de loin cette fois mais les balançoires sont vides. Je m'assoie sur un banc. La musique est diffuse et m'enveloppe. Sur une banc, sur un banc. Je me sens tellement protégée. Je scrute les deux merles noirs, la pelouse gorgée d'eau et le ciel de nuage. Toutes ces choses sur la musique. Je perds pieds et toujours immobile je plonge dans les pensées. Des fois, les mots s'échappent. Et je vois notre histoire, mon histoire et je m'imagine des suites. La pluie commence à tomber. Je ne bouge pas d'un cil. Je suis sous un arbre. Bientôt l'eau vient sur la peau. De plus en plus fort. c'est l'averse qui suinte. Je suis tellement bien. La musique, l'eau, les pensées, la pause, l'harmonie. Je reste une heure un quart. Si bien. Seule.

Et puis le rendez vous. Des bribes. Tellement de choses importantes. Rencontre avec l'inconscient. Quand je me perds. Comprendre, comprendre. Pleurer, révolte, dualisme, fond, amour, mort. Tout cela tout cela. une nouvelle fois. Sorte d'hypnose. Parle toi et parle moi. qui es-tu ? Moi. "Je te hais, je te déteste, tu es une conne. Continue merde" "Mais je fais ce que je peux ! Je fais tout ... " Et les mots criés à soi même, personnages. "Cherchez la blessure, la petite fille que vous avez été, elle est comment." Expérience troublante de regard de soi sur soi, encore. Et le ventre qui vomit la douleur. Il faut marquer cette journée. Deuxième fois?
Ajouté le 11 octobre : J'ai l'impression que je coule de quelque part. La blessure ? "Julie, plongez au fond de vous, acceptez de voir, quelle est cette blessure ? Pourquoi ? Elle vous bouffe. Votre corps le sens lui, il l'a touchée. Vous ne vous voyez pas mais vous êtes toutes recroquevillée. Plongez. " [...] Et elle dit. "Une partie de vous est morte en même temps que votre père. Vous avez choisis de ne pas sombrer. Le seul moyen fut de grandir. Vous êtes devenue adulte alors que vous veniez à peine de quitter l'enfance. [...] Tout concorde. J'ai tiré un trait sur cette mort. Les choses sont lavées comme on lave un cadavre. Et je me fais tomber pour me rappeler à moi même que je me suis oubliée. J'ai scellé la pierre trop vite. Mais on ouvre pas une tombe. Ai-je vraiment le choix ? Une des pièces hier racontait un jeune homme qui perdait son père. Évidement, ca résonne. "On a beau raccrocher, raccrocher, ca ne sera plus jamais la même tonalité". Par ce que tout change. Je sais je sais. Des mots et des images. Réalités. La mienne, le rêve, le théâtre, celle des autres et celle de l'art. La psychologue : "Il y a une hémorragie en vous". Je SAIS, je SENS. Mais le sang, la peinture rouge coule le long du bras, du corps de la poitrine, part de la tête, glisse sur les cheveux. "C'est un loup rouge".

Déchirure. "Nous allons rencontrer le bourreau et la victime qui sont en vous." Dualité fracassante qui martèle et qui tue. Pourquoi tout cela est-t'il à l'intérieur ? Ai-je, moi aussi, une pieuvre noir au fond du ventre? Assoiffée ? De vie ? OUI D'amour ? OUI.POURQUOI  ? POURQUOI ? Et je me cogne, et je me frappe. Et je tombe. Me relève et me frappe par ce que je suis tombée.


Tout s'emmêle et tout se mélange. Là aussi, ai-je éclaté ? Je pense. Je me retrouve en mille morceaus.  Et je vois la vie. Et je vois quelque chose. Même infime. Je n'ai pas à supposer les plaies, elles sont là. Et une plaie fait voir une plaie. Mais une plaie montrée est une plaie que l'on peu guérir. Moi aussi, je dois cesser des rouages. Des rouages plus gros que moi, des rouages qui viennent de loin. Des rouages de famille, de générations. Des rouages. Je dois casser cela. CASSER. Pour vivre. Encore plus. Et les parties de moi, je les réconcilierais, comme elles se réconcilient déjà dans l'Art.  Ma vie est un hymne à la vie. Je suis la vie. Je suis les plaies, peut être, je suis la douleur, surement un peu, je suis le bonheur, tout autant. Mais ce sont des choses qui s'équilibrent peu et tanguent. JE SUIS LA VIE. J'EXISTE. Ca, le jour où ca changera, je serais plus là pour m'en soucier. Alors je suis la vie. On est là vie et c'est cela qui est BEAU.

Le soir, concert. Magnifique. La musique la musique. Ce bain de foule en liesse. "LE BORDEEEL" "LE BORDEEEL". Bonheur ambiant, environnant, sur scènes, les sourires à décrocher l'amour, dans le public, amour amour amour. Encore. Et danser et hurler et chanter. Se ressourcer.

Et puis aujourd'hui. Renaissance ? Midi magique, rencontre (presque) fortuite, mail tout simplement magnifique, en forme de soleil soleil .... Et les choses qui s'apaisent. Peut être, un peu. Et on s'en fout pour combien de temps. C'est une respiration.

J'ai besoin de poser cela même si la fatigue me sort des mots vides et fractionnés. Mais c'est important, j'en suis convaincue.
Hier, c'était un anniversaire.
La grande magie.
Par Emilie* le Jeudi 8 octobre 2009 à 21:14
C'était quoi le concert?
J'ai l'impression que cet article est très positif, et ça, c'est chouette.
Par monochrome.dream le Vendredi 9 octobre 2009 à 16:14
Le bel instant du premier paragraphe... Tu te souviens de ton texte sur le désert ? Je le retrouve un peu, ici. C'est d'ailleurs l'une des choses que j'admire chez toi : ta façon de décrire des contextes qui racontent la vie intérieure, et des états qui répondent à l'autour.

La suite du texte est un espoir. Une respiration, dis-tu. C'est en souriant que je l'ai lue.

(au fait, pour Pontalis : sacrée coïncidence ! Quoi qu'il soit assez "renommé"... C'est lui qui a travaillé au dico de psychanalyse avec Laplanche. Mais quand même : à croire que ce livre et toi, vous deviez f.o.r.c.é.m.e.n.t vous rencontrer... Parce que pour ma part en lycée, je ne l'avais jamais croisé, ni sous forme de livre, ni sous forme d'interview ! Et je suis contente qu'il t'ait plu. D'où était extraite l'interview dont tu me parles ?)
Par B0uille le Dimanche 11 octobre 2009 à 21:32
J'en serais extrêmement flattée ...
Juste une précision qu'elle est de moi ? Je pense que tu y songeais =)
=) Des sourires
 

Chuchoter à l'oreille









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