Il y les éclairs, et les grondements du tonnerre, là. Je n’aime pas quand, après cette crispation de lumière, il y a le silence (et pas de grondement).
Et si un jour, je pouvais re-vaincre la peur des mots. Mais c’est que lentement, le silence a pris trop de place en moi, et est devenu une habitude. Une habitude de pensée, d’agir. La négation. Je suis le pouvoir déréglé de la négation, et de la peur, au nom de la vie superficielle – de la sur-vie, celle à même la vie qui ne peut que murmurer les inflexions.
Et quoi décider, encore ?
Avec le tonnerre qui hurle. Julie, Julie, Julie, tu es le tonnerre et la pluie qui ruisselle, absurde et en puissance, à la vanité du goudron laid. La puissance qui se libère au-delà de toi sans te transporter ailleurs. La puissance gratuite, épuisée dans sa propre rétention – d’autres dirons qu’elle était têtue.
Je voudrais des impressions policées, ou plus entières. Je ne suis qu’une bribe, voilà.
C’est quand la liberté ?
La manière maladive et grotesque qu’a le ciel pour hurler son ardeur.
Osons, enfin, se dit elle, sans cesser de trembler.
« Je nage dans le vide ».
Et si on recommence tout ? Il faudrait l’accepter.
Les vocalises, les lectures et les tortures. La perte des sentiments en sus. J’écrirai. Oui. C’est la décision depuis longtemps. Mais maintenant, il faudra recommencer les gammes, avec ces paumes engourdies, et dire « j’écris », même si pour cela, pour l’instant, tu penses « mal », « un peu », « je sais pas pourquoi », « comme cela », « sans prétention », juste pour te regarder.
J’ai perdu ma voix.
Alors oui, recommencer. Les sons et les couleurs.