Mardi 19 mars 2013 à 8:45

Je retourne au coeur, je tangue toujours mais le soleil est là, au creux de la fenêtre.

Jeudi 28 février 2013 à 23:07

J’ai pleuré toute la rue.
J’ai pleuré toute la rue, tout Paris. C’était un chagrin.

Elle marchait autour de moi, ce n’est pas elle qui bougeait, c’est moi qui voulait disparaitre dans les murs, et qui l’imprégnait des douleurs. Elle avait décidé de marcher, et elle avait décidé que l’on marcherait ensemble.

On buvait un peu de silence, quand c’était trop. Et on parlait de rien.
Les arrêts de métro étaient étranges, et défilaient souvent.
J’ai revécu l’outrage du désespoir. J’ai voulu que ca cesse. Par ce que cela revenait trop.

Elle voulait savoir ce qui se passait, elle voulait savoir. Et elle voulait dire aussi. Je n’ai pas compris qu’elle ne savait pas dire. J’étais un silence aux irruptions, et criant. Elle était un flux désespéré et digne. Et incroyablement droit.

On avait froid, on a commencé à être ivres.
Alors on s’est gueulé dessus. Par ce que c’était vraiment trop. Je lui ai dit de partir, elle avait envie de me tuer. Je lui ai supplié de partir, et elle a eu peur. Et j’ai eu peur, ensuite.  

Je lui ai dit, que c’était revenu. Et que j’avais peur, à nouveau peur.
Je l’ai craché et je ne peux pas l’écrire.

J’avais la fontaine dans mes yeux, et ses reflets droits étaient brouillés. Les voitures glissaient autour, sans grande élégance, sans grande fréquente. La canette au loin a tourné un peu. La pyramide du Louvre perlait la nuit, derrière des barrières grises et glaciales ; au centre, trois lignes de lumières. Nous sommes Les marches glaciales. J’ai pleuré toujours. En m’arrêtant. Je crois que j’ai parlé. Elle avait sa main sur mon dos. On avait froid, mais on était ivres. De tristesse, de la contemplation même de ma violence, de nos intenses, de la nuit de Paris, et peut être de nous. L’amitié. Je me suis calmée, ma douleur n’était plus absolument insupportable. J’étais même.

Mon amie, a le nom du jour.

Et puis on voulait continuer à parler, et que la nuit nous protège.
Au milieu du marbre, dans l’ombre. Eclairées par les réverbères, à travers les fenêtres sales et immenses du hall d’honneur.

« Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour ».  Les Enfants du Paradis


Jeudi 21 février 2013 à 1:17

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/197173289906744331wqEJeX29f.jpg
Les mots vides sont sur le bord

Et que je veille, et que je veille

Dans l’insanité du soir, vouloir vivre est un sommeil

Que chantent encore les horizons purs

Et leurs tristes agonies.

Que je vois dehors les ilots d’amours,

Les îles aux ordures précoces.

Mon cœur, ma petite franchise, et les cils

Que deviendrez-vous le jour où j’aurais vu

Le monstrueux désastre des plaies blanches

Et des paix volontairement nues ?

Dans « un instantané de velours »,

Le tord presse,

Accablante atonie,

Qui n’a plus rien de la fugace ardeur

Des jours grisés.

Je rebattrai les cartes une nouvelles fois,

Pour lécher les carreaux qui ne reflètent rien

Pour éventrer le sort d’un soupçon d’ailleurs

Et des rêves trop secs, trop rêches et informes

Ou trop laids.

J’entends ce que tu me dis, et je ne pleure pas

J’entends ce que le monde tonne,

Et ce que la raison traverse.

Je conçois les choses comme autant de rivières.

Et la colère même est impuissante.

La colère se cravache en vain dans l’éternel retour,

Des questions-phares, des interrogations brulantes.

Je ne suis pas la perle enflammée, ni même ce qui s’en voudrait.

La Belle aux bois dormant, dans la rue éveillée

Traine sa chevelure comme autant de pétales.

Les miracles se coulent.

Et les espoirs se fondent.

Quand la sensualité vague d’un instant perdu, servira à sauver la mer,

J’aurais déçu le corps des flots entiers

Je t’embrasserais sur la tempe dans un geste irrité

Pour mieux partir.

Dans le silence de la nuit, il n’y a que le bruit des alexandrins

Et toute autre forme pure du sens

Qui courent aux loin, dans des échos hagards, dans la cavité froide

Qui courent aux loin.

L’horizon.

L’horizon est fait de mots

Que je ne peux pas lire.

« L’amour viendra par l’Ouest

Comme un cri cherche une bouche

Il nous ramassera en bordure de déroute »

Qu’est ce que j’en crois, moi ?

Je n’y entends que des pas surpris, et doux.

Je n’y entends que les murmures immenses, qui traversent mon cœur.

Je crois que c’est un nom de l’espoir.

Et ainsi, une phase de la douleur

Qui vient comme des vagues, se jeter contre le sable,

Avec une inlassable croyance, une indicible force.

J’ai perdu Molière au sein des courses folles

Dans les eaux de la mer, et des échos brisés.

L’embrun y el umbral que se retiraban en el aire puro

En mi brazo se vislumbran como hilos

Hilos de hierro fatal.

J’ai crié comme une barque, avec un balancement grotesque

Dans l’immense silence que je suis à moi-même

Et dont ne sort que cet entêtant bourdonnement de la douleur

Qui ne peut pas se dire, ne fait que résonner

Au long de la vie, au creux de chaque pensée

Avec une remarquable rigueur. 

Une prouesse d’adaptabilité.

Je suis une peur sans visage.

Et l’identité perdue

Des fleurs d’une page

Qui ne serait pas lue.

Mardi 19 février 2013 à 18:47

J'aspire à la liberté. Je me réveille doucement et apaisée, au creux de mon lit. Le soleil est enfin là. Et je suis reposée. Je me suis endormie sur mon bureau et je suis montée, somnambule, finir ma sieste sous ma couette. Les talons encore aux pieds. La sonnerie dans le couloir inaudible. J'ai dormi. Et en me réveillant, j'ai eu le souvenir des moments simples. J'ai pensé que j'avais juste envie de liberté. De n'importe quelle forme. Que je voulais sortir de cette trop petite chambre pour déambuler dans la ville en tout légitimité.  Voire de déambuler dans le monde entier. De faire des choses sans utilité directe: colorier, boire un thé, cuisiner, trainer au soleil, tourner les pages d'un cahier. De faire des choses de l'instant. J'ai besoin d'air, au creux de ma tête. Je suis tout le temps épuisée. Je ne travaille pas, en tout cas pas assez. Et j'ai l'impression de perdre sur tous les tableaux. Je suis frustrée, mais je me mets en danger d'un point de vue scolaire. Si je me répète qu'il faut que je m'y mette. Je ne réussis qu'à me culpabiliser. Damoclès, vire tes frusques.

Lundi 11 février 2013 à 11:41

(J'ai cédé, je vais tweettweeter :" lanuitremue_". Faites vous connaître)
Attention, le pseudo c'est lanuitremue, suivi d'une tiret du 8

Lundi 4 février 2013 à 21:45

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/1/tumblrm5g9hoA2lm1ql28fao1500.png
Je suis une frontière, et j’attends la rumeur

Qui glissera soudain

Et les jours, et les jours

Qui jaillira bientôt, éclatée de mes peurs.

 

Il est un instant vide, et l’abandon hagard

Et pourtant, et pourtant

Des sales chrysanthèmes et des pelures d’aurores,

De la poussière salie des chaînes d’une gare.

 

Je suis là, je suis là,

Tacitement ailleurs, pétri de villes chantées

Dans l’horizon du rêve, il sent sa bouche mordre

Les immenses sillons perdus dans la vallée.


 Je suis une frontière et j'attends la lueur

Lundi 4 février 2013 à 11:23

Cet article est protégé par mot de passe :  

Jeudi 24 janvier 2013 à 22:54

Des fois, je ne suis que le sursaut répété et rageur d'un sanglot.

Dimanche 20 janvier 2013 à 1:38

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/1/64813335174954e4fb46o.jpg
Rêve: inspirée et inspirante.

Dimanche 20 janvier 2013 à 1:21

Je serai l'ivresse des lignes claires

Samedi 19 janvier 2013 à 16:38

 Ce texte a été écrit dans le cadre d'un atelier d'écriture du net organisé par la blogueuse Parisian ShoeGal. Il s'agissait d'écrire en s'inspirant de la phrase suivant : "N'entends-tu pas monter l'appel de la nuit, les cris des oiseaux de proie et la lune qui se lève alors qu'hurlent les loups..." et d'inclure les mots ou expressions suivantes: écarlate, humeur de verrat hépatique, procrastination, virago, scie égoïne, pedibus (j'ai pris mon parti d'utiliser le mot en tant qu'adverbe, recensé dans le Trésor de la Langue française xD), nonobstant, cautèle, caboulot, Lacryma Christi, des langueurs de chat, gloser, ésotérique, cicérone et pérégrination. La forme est libre.

Après, il y a vote, jury etc. Mais j'avoue que j'ai avant tout participé pour retrouver quelque chose de l'atelier d'écriture que je faisais en première/terminale, et pour me "contraindre" à écrire (surtout dans la période de concours qui arrive). Le principe d'introduire des mots, qui m'a d'abord un peu effrayé/rebutée s'est finalement révélé très stimulant ! J'ai beaucoup aimé gribouillé ce texte, en fait.

***

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Utilise/114067803032489376H0wF5nwhc.jpg

Dans le creux de la nuit, il sillonne les rues. La fraicheur lui pénètre la peau, et les ombres le menacent comme des scies égoïnes. Au sein de la ville, il accumule les pas, et erre à travers les carrefours, comme une âme perdue, comme une âme en peine, comme une âme. Sa respiration est douce, et couve la fumée blanche qui sort de sa bouche et s’enroule autour de l’obscurité avec des langueurs de chat. Sa pérégrination n’est pas une fuite, il s’agit bien plutôt de s’explorer à travers la matière dense de la nuit, se chercher dans le bal des ombres, à la lumières des réverbères, dont certains grésillent avec un tremblement ésotérique. Il s’agit de scruter, de vivre et de comprendre. L’absence est lourde, et tombe comme une pluie sur les frêles épaules de l’homme qui va. Les arbres rachitiques des boulevards immenses le regardent, lui, pedibus, et il leur sourit, comme pour s’excuser.

 Au coin de la rue Mistral, un caboulot mal famé, tenu par une virago à la mauvaise humeur légendaire, « humeur de verrat hépatique » comme disait Jean. L’homme sourit au souvenir de ce bon mot. L’homme sourit au souvenir de son ami. « Viens, mon gars, je serai ton cicérone, dans le labyrinthe ténu de la nuit, dans la douleur écarlate que les femmes font naître. Allez, viens boire un coup. C’est le haut prêtre du vin, l’empereur toujours célébré du Lacryma Christi qui te le demande ! On aura l’absolution à cautèle, et sous le signe du bonheur! ». Il se souvient d’autres paroles de ce compagnon de la nuit, son esprit et son allure, la courbure étrange de ses bras, la finesse de ses mains, et son humour étrange, et sa culture immense. Pourquoi ses pas l’avaient-ils mené là ? L’absence n’en est que plus cruelle, éclairée soudain par la malice, le sourire, et les yeux rieurs de Jean. Les souvenirs l’assaillaient, les images défilent dans une ivresse macabre, un délire de douleurs : ces nuits passées à chanter la procrastination, à écrire l’éloge de la paresse, ces après-midi brumeuses à parcourir la ville...

  Les pas buttent sur l’anthracite, empêchés par les bruits émanant du coin de la rue Mistral : on entend gloser, les verres claquent, et le rire tonitruant de la patronne éclate. L’homme s’appuie contre le mur, et nonobstant continue d’avancer. Ses mains contre les pierres se perdent, son corps entier se perd. Il trébuche à la recherche de la nuit la plus sombre, d’une rue éloignée, répondant à l’appel de la douleur. Et son sanglot soudain apparait comme un cri, comme le hurlement déchirant du loup demandant à la lune, de lui rendre l’impossible.

 

Jeudi 17 janvier 2013 à 9:03

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Utilise/concerthubertfelixthiefaine795951.jpgSous un brouillard d'acier
dans les banlieues d'Izmir, de Suse ou Sant-fé
6 milliards de pantins au bout de la lumière
qui se mettent à rêver d'un nouvel univers
mais toi tu restes ailleurs dans un buzz immortel
à fabriquer des leurres en fleurs artificielles
pour les mendiants qui prient les dieux et les chimères
les trafiquants d'espoir aux sorties des vestiaires
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil...

Dans un rideau de feu
dans les banlieues d'Auckland, de Cuzco ou Montreux
6 milliards de fantômes qui cherchent la sortie
avec des sonotones et des cannes assorties
mais toi tu viens d'ailleurs, d'une étrange spirale
d'un maelström unique dans la brèche spatiale
avec autour du cou des cordes de piano
et au poignet des clous pour taper le mambo
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil...

Dans son plasma féerique
dans les banlieus d'Hanoï, de Sfax ou de Munich
6 milliards de lépreux qui cherchent leur pitance
dans les rues de l'amour en suivant la cadence
mais toi tu cherches ailleurs les spasmes élémentaires
qui traduisent nos pensées comme on traduit Homère
et tu m'aaprends les vers d'Anna Akhmatova
pendant que je te joue Cage à l'harmonica
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rèves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil...

Ivre de ses vieux ors
dans les balieux d'Angkor, d'Oz ou d'Oulan Bator
6 milliards de paumés levant la tête au ciel
pour y chercher l'erreur dans un vol d'hirondelles
mais toi tu planes ailleurs sur des nuages flous
dans de faux arcs-en-ciel vibrant de sables mous
tu chantes des arias d'espoir universel
pour faire que le soleil se lève sur nos e-mails
je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
et le soleil...

là-bas sur l'horizon
venant d'Hélipolis en jouant Hypérion
6 milliards de groupies qui l'attendent hystériques
dans le stade au jour j en brouillant la musique
mais toi tu squattes ailleurs dans un désert de pluie
en attendant les heures plus fraîches de la nuit
et tu me fais danser là-haut sur ta colline
dans ton souffle éthéré de douceurs féminines
je t'aime et je te veux à l'ombre de mes rêves
je t'aime et je te veux et le soleil se lève.


Mardi 15 janvier 2013 à 18:18

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Utilise/6a00e5508e95a988330133edee073c970b640wi.jpg
J’aurais des idées noires si j’étais presque réveillée, et que le sommeil lourd de ma propre absence s’en allait un temps. Au loin des mots, au loin de moi, des allées et venues troubles de mon être, qui oscille à nouveau, et trace des cercles gris, en demandant pourquoi. Aux tempes de mes souvenirs, le vide se croise et profile le long de ma peau. Ma tête gronde, et j’en souffre en demi-teinte, car les couleurs me perdent. Demi-teinte, absence, fatigue, ailleurs. Je suis ailleurs et mon corps signifierait l’abandon, si je ne me cramponnais pas à des restes de volonté. Le long des lignes, je fouille le moindre sursaut de sens, et, le moment venu, je le saisis avec envie, je le garde au fond de moi, mais il s’éteint, comme une luciole. La lumière claire de ma vie d’équilibre fou, la lumière rouge de ma vie d’amoureuse, la lumière me manque. Je sais qu’il manque quelque chose. Puis-je me soutenir moi-même ? J’ai une vie par brefs sursauts, qui court sur un horizon gris, qui semble s’essouffler. Et je le contemple, et je le regarde, et je ne sais que faire, je regarde impuissante mon propre monde me fuir, et les semences d’espoir se rétracter sur elles-mêmes. Devant le miroir, je contemple mon visage, plus mince, mes cheveux bruns profonds, doux, plus courts. Je tends à croire tout de même que rien ne fut  vain, et que les évolutions profondes qui me portèrent à l’euphorie, aujourd’hui, demain, au lendemain de fête, j’apprendrai à les vivre, et à les conjuguer. Je suis la plurielle née de ses propres désirs, la croisée des chemins qui apprend à vivre. Sans le soutien structurant de l’autre, j’erre plus, mais pas nécessairement. J’aimerais savoir pourquoi je suis si fatiguée, jamais triste, mais si fatiguée.

Peut-être, c’est juste l’invitation à moi-même renouer avec l’intense. Et cesser de fuir mes propres douleurs, et l’amour.

 

Dimanche 13 janvier 2013 à 9:41

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/1/2766899708270647739Ge3M7tlc-copie-1.jpg

Se mêler à l’indicible par un rythme, et une lente appréhension du vide, choisir dans le cours du son l’envolée de la lyre et laisser le battement de son propre corps jouer et courir. Dans l’obscurité, la musique est présence. Au cœur des imprécations vécues et chantées, il y a mon être qui tremble. Il y a mon être qui crie.
Je suis la jeunesse sauvage.
Je suis l’intense éprouvé, dans sa chair même.
Et j’ai peur. Infiniment.
La peur me mord la peau avec une intensité telle que je tendrai à l’oublier. La douleur est diffuse, mais l’abîme au sein de ma chair est immense, me traverse, diffuse son absence.
J’en appelle à l’horreur, à l’amour, ou à toute autre forme degrés. Je prierai presque pour recouvrir le sacré et chasser la peur et la fuite de l’absolu. J’invoque de manière solennellement les racines de ma joie et ma force pour combattre. Et j’irai au cœur des flammes pour jaillir à nouveau et comprendre. Pour voir
__________________

La main dans le cœur, il s’agissait d’en sonder la profondeur et la régularité afin de comprendre pourquoi les douleurs y étaient si aigues. Et les courbes rongées de sang portaient l’organe dans une drôle de posture, comme s’il était en suspension dans le corps, au milieu des lignes d’une partition infinie, mêlée de gouttes de peur. Le feu y était faible mais on pouvait toujours en distinguer la flamme : « est-il en fin de vie ? » demanda l’infirmière au regard doux. L’homme resta sans rien dire, sans cœur pour répondre. Il palpait les sons de la grosse boule de chair entre ses mains et l’inspectait avec une précaution savante, le portait à son oreille, puis au creux de son bras, puis juste devant ses yeux, tout prêt, si près que ses yeux devinrent rouges. « Il est faible, mais chante encore, ce sera long mais ça ira » répondit le médecin. L’homme demanda : « je peux donc le garder ? » Le médecin acquiesça avec un sourire et vint reprendre le cœur. Il le déposa sur une table blanche avant de se laver les mains. Un grand silence envahie la salle : l’infirmière avait éteint le son pour permettre au médecin de mieux inspecter le cœur, qui luisait faiblement. L’homme, pourtant surpris, ne réagit pas. Il caressait la cavité vide de son propre corps et se regardait vomir avec curiosité. Il glissait le doigt le long de l’abyme formé par l’absence du petit cœur luisant et avec le sang sur ses doigts, formait des petits dessins, comme des dessins d’enfants. Il entreprit de dessiner la mer, mais comme il n’y entendait rien, ce n’était pas facile. L’infirmière ralluma, s’approcha de lui. Elle regarda les vagues sur le sol blanc de l’hôpital, elle regarda les lignes ondulées de sang rouge glisser et venir mourir sur le carrelage étincelant. L’infirmière vit la mer et elle souriait encore. « Le cœur est sauvé. Avez-vous entendu qu’il est revenu ? ». L’homme la regarda, perplexe. Il peignait pourtant avec le sang de la cavité, il y a quelques secondes à peine ! Le médecin était devant lui et frottait ses mains, avec un petit bruit discontinu : « Eh bien, regardez ! ». Le cœur était revenu, il était plus petit, sous le coup de l’effort d’être sorti si longtemps, une inspection au-dehors est toujours une épreuve. Mais son rythme était plus rapide. Les yeux sur la mer, l’homme caressait le torse sans cicatrice ni béance, l’homme caressait son cœur boursouflé mais rageur à travers la paroi. « Il est encore faible, mais il se remettra vite. Il vous aime beaucoup ». L’homme sourit : « Moi aussi »

Setting fire to our insides for fun
collecting names of the lovers that went wrong
the lovers that went wrong.

We are the reckless,
we are the wild youth
chasing visions of our futures
one day we'll reveal the truth
that one will die before he gets there.

 

Vendredi 11 janvier 2013 à 17:00

http://imparfaiite.cowblog.fr/images/Blalba/pierrebokassetteweb.jpgUne des meilleures photo de Desproges.
Par ce que le sourire de Desproges est l'un des meilleur, et cet air là.
Je trouve que c'est un bon moyen de souhaiter une
Belle année


Je rajoute quelques mots. Comme j'ai l'occasion, je le rappelle, pour ceux qui me connaissent, qu'il ne faut pas chercher à m'y lire trop directement.
Par ce que  je vais bien, après un passage de découragement, où se mêlaient trop de flux, trop de contradictions. Et des peurs (nouvelle phobie: ne plus pouvoir imaginer/écrire etc.)
Je vais bien.

~~

Je ne suis que l’oraison d’une conscience plus vague
L’arrachée du temps que l’œil subit encore.
Mon amour
La volonté est telle que le semblant d’ailleurs glisse sur mon corps.
Je voudrais choyer les horizons
Et les sources envolées.


<< Présent | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | Passé >>

Créer un podcast