Dimanche 9 février 2014 à 11:26

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"Ce livre, le plus pénible de tous à déchiffrer, est aussi le seul que nous ait dicté la réalité, le seul dont « l’impression » ait été faite en nous par la réalité même. De quelque idée laissée en nous par la vie qu’il s’agisse, sa figure matérielle, trace de l’impression qu’elle nous a faite, est encore le gage de sa vérité nécessaire. Les idées formées par l’intelligence pure n’ont qu’une vérité logique, une vérité possible, leur élection est arbitraire. Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, est notre seul livre. Non que les idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si invraisemblable la trace, est un critérium de vérité et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie."
Le temps retrouvé, M. Proust
 
Ca y est, c'est fini. "La recherche" achevée, et demeure une incroyable impression de mélancolie, de nostalgie. J'ai commencé à la lire début d'hypokhagne, il y a trois ans, et puis j'y revenais régulièrement, de plus en plus emportée par le rythme écoulé des pages, à cerner ce narrateur, ses propres mensonges, son éclosion volontaire, à me perdre et à retrouver les personnages (et leurs envolées, leurs décadences). La petite musique  inscrite en moi, profondément. 


Ah, et je me suis inscrite sur Sens Critique (x)

Dimanche 26 janvier 2014 à 13:26

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Je me réveille, et les images ne partent pas, ni la satané béance qu'elles continuent de creuser. Je me réveille, et je suis seule, perdue dans un immense soupir. Je me réveille, j'essaie d'oublier mais rien ne part. Alors, je tente de me souvenir mieux, le film se réenclenche en tremblant et moi aussi, je perds l'équilibre. Il y a G, nous devons monter des escaliers avec une voiture, mais au bout d'un moment, c'est impossible - comment ont fait les autres qui nous précédaient ? -. Nous atterrissons dans une grande maison, dont je me demanderai plus tard si ce n'est pas un magasin pour faire une sorte de jeu. Je suis contente, et je m'y investie, mais je rends compte que G. ne me suis pas vraiment. BLANC. G.avec une autre fille, d'un coup très cruel avec moi, hautain (de l'air, qu'est ce que tu fous là). J'essaie de ne rien dire. Je sens que c'est fini. BLANC. Un monde avec une planète comme un gâteau à étage, un au milieu, surpeuplé avec des robots, je suis appréciée dans les autres (qui semblent ou comme des déserts des parts de gâteaux). J'erre dans les déserts, je croise un renard. Je m'éloigne, comme toujours. La planète continue de tourner.
Je suis entre-deux: les images filent et perdent leur sens mais ce qui persiste c'est le sentiment de tomber.
Dans ces moments, revient la question prégnante de la force qu'il me faut toujours prendre pour continuer, de la lutte contre la mélancolie, de la persistance de mes douleurs.
 
"Le vent se lève,il faut tenter de vivre"

J'incante la poésie, pour réentendre l'espoir. Pour le sentir à nouveau couler contre ma peau.
 

Dimanche 19 janvier 2014 à 12:48

Mes souvenirs emprisonnés dans ma chair, et dans la dentelle même de mon cerveau
Qui se rappellent à moi dans le kaléidoscope de mes rêves
Et viennent me mordent l'échine quand mes yeux s'ouvrent
Et que la douceur, d'un coup, s'éloigne
Ou que seule la colère demeure.
Lentement, je regarde
Les miettes du jour venir
Et le soupir grandissant qui m'en vient
J'aimerais vraiment que tout soit simple et que la solitude coule
D'elle-même.

Lundi 13 janvier 2014 à 0:52

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Il y avait une sérénité dans ta paume,
Repartons au large
Je n'avais pas vu ta joie depuis longtemps
Où étais-tu passé ?
Je ne me souviens plus.
Oyasumi nasai
Te reverrais-je un jour ?
Je n'ai décris, comme cette lune qui un jour nous tend
Je n'ai pas pu te le dire
Je n'ai pas regardé en mer, j'étais là.
Tu n'étais qu'une vague

----
La pluie tombait toujours, et l'odeur humide des allées couraient au temps perdu. La pluie tombait enfin, et je me sentais mieux. A côté de ton ombre, les miettes éparpillées de richesse dont je ne voyais plus l'ardeur. La pluie criblait le sol et donnait à ce moment une intensité tout à propos, réfletait sur le gris terne de la chaussée des couleurs de bleu.Je murmurai des inepties incantatoires, et tu n'étais plus qu'une esquisse avalée par le jour.Quand je marchais à ce bord, il y avait la musique, en murmurant ce que je ne pouvais réellement formuler, quand j'aurais voulu danser mais que j'étais bien trop vraie, je ne croyais pas que c'était possible. C'était alors un gardien, gardien des mots venu en paix, rejeté souvent. C'était une main tendue et une forme fructueuse d'espoir.

« Il faut avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse » Nietzsche

Dimanche 12 janvier 2014 à 2:04

 

Tu penses.

Troublée, peut être, elle s’était dirigée vers la porte. Son pas était saccadé, et elle se frayait un chemin dans l’allée bordée de bancs et de tables. Tu ne t’étais pas rendu compte que, plus lentement, tu la suivais. Tes pas la suivaient machinalement, en glissant presque sur le sol, tu ne pensais pas, tu ne regardais pas son corps s’en aller vers.

C’est alors qu’elle s’est retournée, « J’oublie mes… ». Vous vous étiez fait face, démesurément proches, indécemment proche. Ton corps sursauta de surprise, le sien fit de même. Et son visage si soudain, si doucement pourtant s’était approché de toi, porté par un élan que tu ne parviendras pas à déchiffrer. Son visage si soudain, glissa vers toi, bu le peu de vide qui vous séparait et vint couvrir ta bouche immobile. Sa bouche vint couvrir la tienne, comme un réflexe, comme pour se rattraper d’une chute, comme le sursaut d’une surprise. Sa bouche couvrait la tienne et elle avait fermé les yeux. Le vent qui avait murmuré son geste, le même, oui, je te le jure, vint prendre à lui tes mains. Il appela tes mains, dans la même urgence naturelle. Tu les posas sur les côtes de sa tête, comme pour plier une poignée de cheveux. Elle frissonna légèrement. Tu tremblais un peu, sans même le voir. Et vous vous embrassèrent vraiment, à l’aube même de vos bouches. C’était comme si tu respirais après une longue apnée – un an, cinq ans, dix ans, je ne sais plus. Vous étiez là.

Et tu l’embrassais toi, en faisant basculer un peu sa tête, toujours entre tes mains, sans décoller vos lèvres. Elle t’embrassa toi, en souriant d’un coup. Puis elle caressa ta main droite, avec une tendresse qui t’était inconnu, pour la faire glisser, sur la jetée de la joue, à l’assaut du vide qui entourait son visage. Elle détacha ses lèvres. Sa main effleura ton bras.

Puis, elle s’éloigna, te regardant toujours, avec un regard que tu ne questionneras que plus tard et qui dès lors t’avait paru comme la chose la plus précieuse au monde. Elle s’éloigna, te tourna le dos d’un coup, accéléra le pas, pris ses affaires et parti.

Tu penses : « Que s’est-il passé ? », « Pourquoi y repenser ainsi ? » « Qu’était-ce ? »

 
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Samedi 11 janvier 2014 à 19:13


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Retour d’adolescence, bienvenue sur les chemins creux

La voix trainante et cassante des sursauts de gorge, enveloppée encore dans les nuits d’hiver. D’ailleurs, c’est déjà la nuit, et la neige du piano me parle de la lune, de cette lune à demi-levée, en rectangle absolu et brillante comme un cœur. D’ailleurs c’est déjà le jour qui nait au plus profond de mon angoisse, tempéré de sommeils avortés. Je ne me réveille pas. Je lutte pour la conscience la plus simple, empêtrée dans le rêve (qui n’a rien d’idéal), empêtrée dans les images forcées. Pourquoi ne puis-je plus ouvrir les yeux, souvent ?

 

Jeudi 2 janvier 2014 à 18:14

Notes en vrac. 2014, tu veux ?

- Ecrire. Plus. Vraiment. A Nouveau. Etc.
- Lire. A nouveau.
- Décider (...)
- Cuisiner japonais.
- Aller ailleurs.


Et bonne année!

Lundi 25 novembre 2013 à 10:42

Je te parlais à voix entièrement intérieure. Dans le bus, il y avait ton parfum, un homme juste devant. Et j'ai compris, je crois, que ce que je cherche, là, à travers même mes appels infructueux du souvenir de notre couple, de toi, c'est une consolation. Le répit d'une consolation.

Lundi 25 novembre 2013 à 2:31

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Elle s'avance encore sur le chemin de neige. Le souvenir lui rappelle la mort, le tranchant couteau du doute la broie comme la neige. Il fait si froid. Sur les draps blancs, dans le salon beige, entouré de plantes, il fait si froid, il est si froid. Maman s'est endormie, à côté, elle ne pleure plus ainsi. Maman est à côté. La maison est endormie. Elle ne sait plus ce qu'elle est venue faire, descendue. Elle est venue le toucher, peut être, pour se rappeler. Sa main s'avance, accélère son mouvement, vite, et s'en va, honteuse. C'est froid, oui. C'est dur, surtout. Tellement dur. Il est mort. Touche-le, il est mort. Sa main s'enfuie, il est mort. Il n'y a personne dans ce souvenir. Juste la honte, Maman qui dort, Papa qui est mort. Personne d'autre. C'est le matin, rien n'est encore là dans son souvenir. Et les jours sont si mêlés. Elle s'arrache sur le chemin de neige, qui retombe de plein fouet, qui lui hurle les entrailles. C'est si long d'être un chemin. C'est un désastre. Elle s'arrache sur le chemin, voudrait courir, mais il y a ce lit blanc. Est-ce celui de la chambre d'amis où elle jouait ? C'est impossible, cela doit être l'autre. Je pense que je ne veux pas le savoir. Pourquoi se retenir - pour le chemin ?-. C'est un réflexe. Il y ce lit blanc, et l'esquisse de son image. La couleur de sa peau, alors, plus foncée. Elle a si peur de la voir mauve. Et si dure, encore, même à l'oeil. Elle ne le regardera que peu. J'ai eu si peur, j'étais si triste. Je ne voulais pas. C'est tout-à-fait impossible. Le chemin est encore là. La neige est éternelle, dès lors. Elle pourra s'oublier. Elle sera toujours là. La neige et le murmure sourd. C'était tout-à-fait impossible. Ce fut un gouffre. Je ne veux pas penser, dit-elle. Elle serra dans ses bras le petit-frère brisé. Elle serra dans ses bras sa mère. Elle dit "j'y retourne, ça va aller". Elle disait "ca va aller". C'était sa lumière. "Ca va aller" "Ca va, ne t'inquiète pas". C'était sa force, sa fierté. Elle disait que ça allait. Elle ne pleurerait pas trop. C'était sa ligne. C'était sa manière à elle, tu vois. Les murmures dans la neige, viennent au long. Le chemin qui glisse. On entend les pas qui crissent, et les lumières diurnes remontent au ciel. Les particules de lumières montent. Elle s'avance encore sur le chemin de neige.

C'est quoi ce mouvement, quand je me retiens toujours de pleurer grand ? J'ai peur que cela s'entende. Et surtout, j'ai peur que cela ne s'arrête pas. Alors je me retiens. Je me re-tiens. Je me tiens droite. Et je butte.

Tu vois, je crois que cela est sans fin car il y aura toujours quelque chose d'impossible dans cette habitude.
Mais je pose de plus en plus la question de la grande rencontre - le moment où je reprendrai la visite, frontalement.



Il y a toujours quelque chose qui danse, dit-elle
Au loin des sursauts de lune
Quand l'orage vacillant collecte au fond des yeux
Les minutes précieuses qui se tenaient là


 

Mercredi 20 novembre 2013 à 11:41

J'ai le sommeil intermittent, peuplé de cassures réelles. J'ai le corps bloqué, et la panique qui monte. J'ai le désir de l'ailleurs.

Mercredi 30 octobre 2013 à 9:03

Prends donc la vie
Laisse toi, exploser, enfin.
Qu'importe les larmes, qu'importe les gouffres.

Nous sommes là, nous sommes là.
Les raisons de vivre s'éparpillent,
Et la fleur de l'urgence
Qui palpite au coeur des mots

Je suis ta force creusée, et les élans du dehors
Je suis la peur, je suis l'éclat qui s'ouvre
Je suis ces images brouillées dans les pores de ton être
Je suis ce souvenir
Je suis

Mardi 22 octobre 2013 à 8:55

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Quelque chose de troublant de voir la compagne de galère par excellence, finalement, s'en sortir. Oui. Paradoxalement troublant: à la fois la joie, de la voir - enfin - sortir de l'eau et le vertige - tout de même - de se retrouver en face de soi-même, face à la douleur. Avec la culpabilité de se dire, que si moi je n'ai pas de sortie de secours, c'est ma faute (par ce que je n'ai fait/pas fait quelque chose - par ce que de toute façon gnagnagna) .Il y a ces douleurs toujours plus dures, quand on a ce réflexe de toujours s'en vouloir: "oh, et puis tu te complais" "oh et puis tu exagères". 

Quelque chose qui m'a frappé, c'est quand je me suis rendue compte, à travers ses mots, que j'étais la seule du trio (trio fondamental et fusionnel) qui, finalement, ne tire rien de véritablement positif lié à l'année dernière: non que tout fut noir mais, non, rien de fondamentalement positif, quelque chose du genre "c'était vraiment dur mais....". Rien qui permet de me consoler, finalement, de tout cela. Me permet de dire, véritablement "que ça valait le coup". Je ne regrette pas, je sais fondamentalement qu'il fallait que je fasse cette autre année. Mais. Je me revois trop fixer le mur, roulée dans ma couette. Je me vois trop fuir. J'ai l'impression d'un néant là où les deux autres - grâce à l'amour, ben voyons - ont réussi à rendre cela positif. Ca me fend le coeur, quand je les entends dire qu'elles ont des souvenirs géniaux/importants, que finalement "la khube c'était dur mais".

Je le sens tout faible, moi, mon "mais". Il existe, mais il est tout faible, tout petit, pas franchement prometteur.
Il s'est passé des choses importantes, des troubles qui sont venus réveiller des choses qui devaient l'être: mais, mais, mais.
Mais pourquoi tout sous le signe du trouble, de la douleur ? Douleur nécessaire, je veux bien l'espérer.
Mais ca s'arrête quand ?
Et j'en ressors quoi ?
Ce temps tué, nié, vraiment ?

 

Dimanche 20 octobre 2013 à 22:45

Quand je pourrai pleurer,
Quand je pourrai

(.................................................................)
Merde.


Dimanche 13 octobre 2013 à 21:14

"Tu ne te souviens de moi que dans tes sursauts d'ivresse"

Glisse encore longtemps, ta tentation de me séduire. Et te raccrocher à moi, quand l'ivresse te délit soudain. Je ne te lis pas. Et tu envoies les murmures des chansons qui nous ont rythmés et nous modèlent toujours. Tu m'envoies cela. Je ne sais jamais abandonner l'effort de comprendre. Qu'est ce que nous sommes ? Des barques encore à la dérive qui se regardent au coin de l'oeil, lorsque le lac est calme ?

Et entre cela, le silence absolu. Et cette impression que tu es profondément inatteignable, au sens le plus pratique du terme. Injoignable.
(Alors qu'on ne sait pas quoi foutre de tout ce qui nous lie).
C'est ça le paradoxe: ces liens, invisibles. Présents-absents.
Et la peur de la présence, peut-être ?

"Pas vu les feuilles venir Pas vu les feuilles tomber Qu'es-tu venu me dire? Pourquoi es-tu passé?"
" Pourquoi es-tu venuComment te souvenais tu Que j'étais encore là?"

Et j'ai peur de te lire.
Et retrouver nos messages alors que j'étais tellement ivre, et toi aussi. Et ton agressivité (que fait-elle là, bordel ?). Tes cris: pourquoi Sciences Po ?
Ton esprit est en mille errances, et je suis à recoller les morceaux
Mais le plus terrible, c'est la spirale automatique de mon propre esprit, qui cherche l'air. Et les réponses abandonnées. Et qui te cherche d'un coup (comme tout un chacun).

A quoi joues-tu ? Qui es-tu, maintenant ?
Cette tentation à chaque fois repétée de tenter de répondre. De chercher.
A chaque entre-vue, la dynamique lourde de la tentation, de retrouver le moyen de te comprendre.


Dimanche 22 septembre 2013 à 1:29

Au corps de la nuit, suspendue à son cercle infini, et à la porosité du temps.
Glissée au creux du soir,
A l’abri du jour, à l’abri du temps.
A l’abri du toujours, éclose à l’instant.
Je,
Foulée du chant sacrée du noir Paris.
Et de ces airs, et de ces airs.
La fraicheur unie des courses claires de la Tour
Volée par-dessus les doigts de la ville
Et mon cœur mouillé sur le pavé éclatant.
Elle est toujours là, la nuit.

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